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Le Caire, Rabat, le Cap, Kigali… Ces villes qui laissent entrevoir les contours de l’Afrique en devenir

par Inès Magoum
Le Caire, Rabat, le Cap, Kigali, Nairobi ... Ces villes qui laissent entrevoir les contours de l’Afrique en devenir© Gouvernement du Rwanda

Ce 31 octobre 2025 est journée mondiale des villes, placée sous le thème «villes intelligentes centrées sur les personnes». À cette, occasion, Afrive.info fait un focus sur les villes africaines les plus intelligentes, allant du Caire en Égypte, à Rabat au Maroc, en passant par le Cap en Afrique du Sud ou Kigali au Rwanda. Portraits de ces villes qui adoptent les solutions technologiques pour résoudre les problèmes urgents.

L’un des problèmes urgents en 2025 est la crise du logement. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), 2,8 milliards de personnes n’ont accès à un logement adéquat, dont des Africains, 1,1 milliard vivent dans des quartiers informels et des bidonvilles, et plus de 300 millions sont sans abri. Face à cette crise, les villes intelligentes se sont peu à peu imposées comme solution, devenant au fil des années une tendance mondiale.

l’Afrique, elle aussi, est sur la voie de la transformation de ses villes en centres urbains intelligents et durables. Si tous les pays m’ont encore pris le train en marche, plusieurs s’illustrent déjà pour leur dynamisme technologique, leur rôle économique et d’innovation, et leur engagement écologique.

Du Caire historique à la nouvelle ville ultramoderne

Selon l’IMD Smart City Index, Le Caire est classé la ville la plus avancée d’Afrique en 2025 en matière de ville intelligente, notamment grâce à plusieurs projets en cours. Le pays est en train de construire une nouvelle capitale administrative et technologique à l’est du Caire, qui intégrera des solutions numériques avancées, des infrastructures connectées, et des systèmes de gestion optimisés. La technologie sera notamment utilisée pour gérer le trafic, la consommation d’énergie et la sécurité. Un centre de données centralisé sera la pierre angulaire de ce système, avec des caméras et des systèmes d’alerte automatique. 

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De plus, le gouvernement égyptien abrite le «Smart Village», un parc technologique entre Le Caire et Alexandrie qui contribue également à la vitalité du secteur numérique en regroupant des entreprises et institutions, entre autres projets.

Rabat, ville intelligente en progression selon l’IMD

Un des grands succès de la ville marocaine Rabat d’après l’IMD Smart City Index, réside dans ses avancées en matière de mobilité urbaine. Classée 2e ville intelligente en Afrique cette annnée, l’intégration de technologies intelligentes pour gérer les embouteillages et améliorer les services de transport public a permis à la ville de se positionner parmi les villes en progression. L’utilisation d’applications mobiles pour guider les trajets et informer les citoyens en temps réel sur la circulation a été particulièrement saluée.

Par ailleurs, la sécurité publique et l’accès aux services médicaux ont été jugés satisfaisants par les résidents de la ville, un indicateur clé pour les villes intelligentes. Ces éléments soulignent l’effort de Rabat pour améliorer la qualité de vie de ses habitants tout en adoptant des solutions technologiques innovantes.

Cap Town : le numérique au service des besoins des populations

Seconde plus grande ville d’Afrique du Sud avec plus de 5 millions d’habitants, le Cap est aussi l’une des plus modernes et intelligentes sur le continent, à en croire le classement mondiale 2025.

La ville a lancé une première version de sa stratégie « ville intelligente » en 2000, revisée en 2016. Cette stratégie, qui visait à atteindre les objectifs existants de la ville, tels que la création d’emplois, la croissance économique, l’amélioration de l’engagement des habitants et la mise en place d’un système de services publics de haute qualité accessible à un large éventail de citoyens, a jeté les bases d’investissements importants dans l’intégration des processus métier et un cadre sud-africain pour les villes intelligentes .

La ville du Cap a d’ailleurs été félicitée pour avoir adopté une approche adaptée à son contexte local. Plutôt que de poursuivre de grands projets dont ses citoyens ne peuvent pas bénéficier, elle adapte ses efforts à ce qu’elle perçoit comme leurs besoins. En outre, la métropole a fait de gros efforts pour investir dans le travail moins prestigieux, mais nécessaire, consistant à fournir une formation de base. Ceci,  afin de garantir que les habitants de la ville soient équipés pour utiliser les services numériques à mesure qu’ils sont introduits.

La région du Cap compte également plusieurs projets de développement urbain intelligent lancés par le secteur privé. En 2019, la ville du Cap a par exemple approuvé le projet Harbour Arch, un quartier à usage mixte. Ce projet est présenté comme intelligent et durable et mise sur une conception et une planification respectueuses de l’eau, avec notamment la récupération des eaux de pluie et des eaux grises, des systèmes de plomberie à double chasse et des installations de stockage d’eau.

Alger , un engagement continu vers la ville intelligente

Après avoir occupé la deuxième place africaine en 2024, Alger, la capitale de l’Algérie, se retrouve désormais en quatrième position du classement « Smart Cities » publié par le Centre de compétitivité mondiale. Mais, ses initiatives n’en demeurent pas moins importantes.

En 2017, son projet «Smart City » est lancé avec l’ambition d’optimiser la gestion opérationnelle urbaine, en vue d’améliorer la qualité de vie de ses citoyens en s’appuyant et sur l’utilisation et l’exploitation des technologies de l’information afin de gérer les bases de données concernant la ville. Alger Smart City comprend ainsi les aspects liés à l’acquisition de données, à la transmission de données (réseaux sans fil, réseaux en fibre optique…), à la gestion des données (stockage, Cloud, métadonnées…), et à l’optimisation des activités de la ville (intelligence artificielle, analyse…), appliquée à ces différentes composantes de la smart-city.

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Dans la même lancée, un hub technologique a été ouvert en 2018 et permet depuis aux start-up de tester leurs solutions sans contraintes. Le premier prototype d’un dispositif de relevé à distance de consommation d’eau a été conçu dans ce laboratoire expérimental et présenté à la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal). Preuve que le maillon d’une chaîne est en train de se former pour faire évoluer l’écosystème des technologies numériques à Alger.

Kigali, 100 % connectée à la fibre optique

Kigali, la capitale du Rwanda est également l’une des villes pionnières en matière de villes intelligentes en Afrique, notamment grâce à son  projet Kigali Innovation City (KIC). Lancé en 2018, le projet de ville innovante à usage mixte, planifiée de manière globale, qui s’étendra sur 60 hectares à Kigali. À terme, KIC facilitera le développement des talents panafricains et à servir de pôle d’innovation technologique.

Quelques années plus tôt, en 2013, le gouvernement rwandais a lancé le Programme «Smart City Kigali», qui fait qu’aujourd’hui, la ville est totalement connectée à internet avec un accès gratuit au Wi-Fi dans les espaces publics, dans les transports, dans les restaurants, les hôtels, etc. « Chaque partie de Kigali est reliée à Internet grâce au réseau de 500 km de fibres optiques déployés sur l’ensemble de la ville. Les habitants de Kigali peuvent également accéder à tous les plans locaux d’urbanisme et les visualiser en ligne, demander de l’information, estimer la valeur de leur terrain, etc.», affirmait Jean Philbert Nsengimana, le ministre de la Jeunesse et des Nouvelles technologies du Rwanda en 2017, lors d’une interview accordée au journal LeMonde.

Si Le Caire, Rabat, le Cap, Alger et Kigali fugurent en haut du classement des villes intelligentes africaines en 2025, elles ne sont pas les seules à partager cette vision de villes futuristes.

«Konza Technopolis», vitrine de la Smart City kenyane

Nairobi n’est pas encore une ville intelligente au sens complet du terme, mais le Kenya mène actuellement un vaste projet de ville intelligente, qui vise à transformer la capitale grâce à la technologie. 

Konza Technopolis, surnommée la «Silicon Savannah», se veut une métropole intelligente établie sur plus de 2 000 hectares, et destinée à favoriser la science, l’innovation, la technologie et la commercialisation afin de stimuler la croissance économique. Le gouvernement kényan a mis en service mi-octobre la première phase de son projet de ville intelligente, qui s’inscrit en effet dans le plan Vision 2030 du Kenya et dans le programme gouvernemental BETA (Bottom-Up Economic Transformation Agenda), qui vise à créer des emplois qualifiés et à renforcer l’inclusion numérique.

Au delà de ce projet, Nairobi abrite des incubateurs technologiques de premier plan comme l’iHUB et le Nailab, et attire des multinationales telles que Google, Microsoft et Visa, créant un centre d’innovation majeur sur le continent. En outre, la ville s’investit de plus en plus dans les énergies renouvelables, comme la géothermie, l’énergie solaire et éolienne, faisant d’elle un pôele écologique et technologiquement avancé. 

Casablanca et son projet «Smart Casablanca»

Face à de nombreux défis, notamment les embouteillages, la pollution et le manque d’infrastructures. Casablanca a lancé un projet de ville intelligente en 2018. Ce projet vise à utiliser les technologies numériques pour améliorer la qualité de vie des citoyens et rendre la ville plus durable.

Plusieurs actions concrètes ont déjà été mises en œuvre dans le cadre du projet de ville intelligente de Casablanca, notamment la mise en place d’un système de gestion du trafic intelligent (ITS) qui permet de mieux réguler la circulation et de réduire les embouteillages, d’un système de paiement électronique des tickets de transport public, d’un système de gestion intelligente des déchets, d’un système de surveillance de la qualité de l’air et d’un portail citoyen en ligne qui permet aux citoyens d’accéder à des services administratifs et de participer à la prise de décision.

Nous avons également des villes comme Tunis en Tunisie, Accra au Ghana, Johannesburg en Afrique du Sud, Lagos et Abuja au Nigeria, qui redessinent la vie urbaine à l’échelle mondiale et offre des opportunités considérables pour améliorer la conception, la planification, la gestion et la gouvernance des villes et des établissements humains. Toutefois, les défis restent nombreux. Ils incluent des infrastructures souvent insuffisantes, des inégalités économiques, des questions de gouvernance et une dépendance élevée à l’égard des technologies importées.

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