Le secteur agricole est aujourd’hui responsable d’environ 22 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont une part significative provient de l’élevage des ruminants. Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), l’OCDE estime que plus de la moitié de ces émissions sont liées à l’élevage bovin. En Égypte, le cheptel a connu une croissance de 7,3 %, atteignant 7,5 millions de têtes en 2021, selon les données de la CAPMAS.
Face à cette tendance, la production de bioénergie à partir des déchets agricoles apparaît comme une solution prometteuse pour réduire l’empreinte carbone du secteur tout en générant des bénéfices économiques et environnementaux.
Le partenariat signé avec Eni prévoit la réalisation d’une étude de faisabilité en vue de la construction d’une usine de biodigestion. Celle-ci serait capable de traiter les déchets agricoles et animaux issus de l’élevage pour produire du biogaz, une source d’énergie renouvelable pouvant être utilisée pour générer de l’électricité et de la chaleur.
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Outre la production énergétique, le processus de biodigestion permettra également d’obtenir des engrais organiques, contribuant à améliorer la fertilité des sols et à soutenir la durabilité du système agricole national.
Dans son communiqué, Eni souligne que « l’accord s’inscrit dans l’objectif du ministère de l’Environnement de promouvoir la diffusion de la technologie du biogaz dans l’ensemble des gouvernorats égyptiens et de développer des solutions énergétiques innovantes et durables favorisant la réduction des émissions et le développement durable ».
Le projet est également cohérent avec la stratégie à long terme d’Eni, qui vise la neutralité carbone d’ici 2050. Pour l’Égypte, il s’agit d’un pas supplémentaire dans la mise en œuvre de sa stratégie nationale pour le climat 2050, qui ambitionne de diversifier le mix énergétique et de réduire la dépendance aux énergies fossiles.
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Si l’étude de faisabilité aboutit positivement, cette initiative pourrait ouvrir la voie à la création d’une filière structurée de bioénergie agricole dans le pays. En transformant les déchets en ressources, le projet répond non seulement à l’enjeu de la gestion durable des déchets, mais contribue également à la réduction des émissions de méthane, un gaz dont le potentiel de réchauffement est 28 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone.
Ainsi, l’accord entre le ministère de l’Environnement égyptien et Eni illustre la volonté conjointe des pouvoirs publics et du secteur privé de concilier développement économique et durabilité environnementale, en s’appuyant sur l’innovation technologique et les ressources locales.
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