Antananarivo et ses environs ont été frappés par des pluies torrentielles au cours des derniers jours, entraînant des inondations qui ont surpris de nombreux habitants. Dans la nuit du 22 au 23 mars 2025, la rivière Sisaony a débordé, inondant plusieurs quartiers de la banlieue sud-ouest de la capitale. Le 24 mars, une digue a cédé, aggravant la situation. Selon le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), plus de 11 000 personnes ont été touchées, avec Ampitatafika parmi les zones les plus affectées.
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Au matin du 24 mars, des résidents comme Pierrot, habitant d’Ampitatafika, ont découvert leur domicile envahi par les eaux. Debout dans une eau atteignant ses hanches, il tente de rejoindre la terre ferme. Les dégâts dans sa maison sont importants : murs endommagés, meubles flottants. Malgré les risques, il choisit de rester, craignant le vol. « Vous êtes les premières personnes extérieures que je vois ici. Aucun responsable n’est venu. Je suis inquiet pour ma maison, mais je préfère rester pour éviter les pillages », déclare-t-il.
De nombreuses familles se retrouvent dans une situation similaire, piégées par l’ampleur des inondations. Les zones vulnérables de la capitale, souvent exposées aux inondations, révèlent une fois de plus leur fragilité. Faraniaina, une autre résidente, raconte que sa maison s’est effondrée sous la force des eaux. Elle refuse de partir, affirmant : « Où voulez-vous que nous allions ? Nous n’avons nulle part où aller. Nous demandons simplement au président d’aménager cette zone pour nous protéger. Chaque année, c’est la même chose. Nous avons besoin d’aide. »
Antananarivo, avec une population en constante augmentation, souffre d’un manque de planification urbaine. L’absence d’un urbanisme adéquat pousse les familles à s’installer dans des zones à risque, souvent dans des lits de rivières ou des bas-fonds, exposées aux inondations lors des fortes pluies.
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Les autorités locales et nationales doivent agir face à cette crise récurrente. La réhabilitation des infrastructures existantes et l’élaboration d’un plan d’urbanisme adapté aux défis de la croissance démographique et des risques climatiques sont devenues des priorités urgentes.