L’ambassadeur et représentant permanent du Maroc auprès de l’Union africaine, Mohamed Arrouchi, a exprimé lors de son intervention devant le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA l’importance croissante du changement climatique comme menace à la stabilité du continent africain. Bien que l’Afrique contribue peu aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle subit des effets dévastateurs, tels que l’augmentation des températures, des sécheresses sévères et des inondations touchant des millions de personnes. Arrouchi a mis en avant que la raréfaction des ressources naturelles, en particulier l’eau et les terres agricoles, est à l’origine de nombreux conflits, notamment au Sahel et en Afrique de l’Ouest, où près de 70 % des tensions sont liées à l’accès à ces ressources essentielles.
La désertification et la montée du niveau de la mer exacerbent les déplacements de populations, provoquant une instabilité accrue et créant des opportunités pour le recrutement par des groupes armés. Ces migrations massives fragilisent les communautés locales et intensifient les tensions géopolitiques, rendant l’Afrique plus vulnérable aux crises.
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Face à cette situation, Arrouchi a plaidé pour des efforts renforcés en matière d’adaptation climatique et de résilience. Il a souligné la nécessité de développer des infrastructures adaptées aux impacts du changement climatique, notamment dans les domaines de l’agriculture durable et de la gestion des ressources en eau. De plus, il a insisté sur l’importance d’intégrer les enjeux climatiques dans les politiques de sécurité, en anticipant les crises et en formant les forces de sécurité sur ces questions environnementales.
Le diplomate marocain a également appelé à une coopération régionale et internationale accrue pour la gestion des ressources transfrontalières et à la mobilisation de financements adaptés aux besoins africains. Investir dans les énergies renouvelables et soutenir les populations vulnérables sont essentiels pour atténuer les tensions socio-économiques qui peuvent conduire à des conflits violents.
Arrouchi a également souligné l’importance de soutenir des initiatives africaines telles que la Grande Muraille Verte et l’Initiative Africaine pour l’Adaptation, qui visent à renforcer les capacités locales face aux impacts climatiques. Une gouvernance inclusive, impliquant les communautés locales et les organisations de la société civile dans la conception des politiques climatiques et sécuritaires, est également cruciale.
L’ambassadeur a insisté sur l’urgence d’une approche intégrée pour faire face aux défis climatiques, affirmant que sans actions immédiates, les crises climatiques pourraient aggraver l’insécurité à travers l’Afrique. Pour préserver la stabilité, il est impératif de combiner adaptation, coopération et développement durable, garantissant une gestion efficace des ressources naturelles et une réponse appropriée aux déplacements de populations.
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Cette réunion visait à évaluer l’impact des événements climatiques extrêmes, tels que les sécheresses et les inondations, sur la sécurité en Afrique, tout en explorant des stratégies innovantes pour atténuer ces impacts. Les discussions ont mis en lumière l’importance d’une sensibilisation collective à l’interconnexion entre climat, paix et sécurité, ainsi que la nécessité de solutions collaboratives pour renforcer la résilience des populations vulnérables.
Enfin, les résultats attendus incluent un soutien accru aux initiatives visant à renforcer les capacités africaines pour anticiper et gérer les défis liés au changement climatique, notamment l’Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine et les Commissions Climat dédiées au Sahel, aux États insulaires et au Bassin du Congo.
