Le puits d’exploration, situé dans la zone contractuelle 95/96 du bassin de Ghadamès, à proximité de la frontière algéro-libyenne et à environ 100 kilomètres du champ de Wafa, est au cœur des projets conjoints entre les deux compagnies publiques. Les travaux visent une profondeur finale de 8 440 pieds, selon les précisions de la NOC.
Sonatrach avait suspendu ses activités de forage dans le bassin de Ghadamès en mai 2014, à la suite de la dégradation rapide de la situation sécuritaire dans le pays. La reprise de ces opérations s’inscrit dans le plan de relance du secteur des hydrocarbures lancé par les autorités libyennes début 2025.
Cette décision illustre la volonté de Tripoli de restaurer la confiance des partenaires étrangers et de relancer un secteur stratégique longtemps paralysé par les conflits internes. Pour Sonatrach, ce retour en Libye traduit un engagement renouvelé dans un bassin aux forts potentiels géologiques, mais aussi un pas supplémentaire vers la consolidation de la coopération énergétique entre Alger et Tripoli.
En février 2013, avant l’interruption des activités, le ministère libyen du Pétrole et du Gaz avait annoncé une découverte d’hydrocarbures sur le champ opéré par Sonatrach dans la même zone. Les premières études menées sur le terrain avaient révélé un potentiel de 8 200 barils de pétrole brut et 1 700 m³ de gaz naturel par jour, selon les estimations officielles.
Ces chiffres, bien que préliminaires, laissent entrevoir des perspectives encourageantes pour la diversification de la production libyenne et le renforcement de la sécurité énergétique régionale.
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Riche de 48 milliards de barils de réserves prouvées, la Libye demeure le pays le plus doté du continent africain en matière de pétrole. Toutefois, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la production pétrolière a été profondément affectée par les luttes de pouvoir, les fermetures de sites et les sabotages d’infrastructures.
Aujourd’hui encore, le pays est divisé entre deux autorités rivales : le gouvernement d’union nationale (GUN) basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, et un exécutif parallèle établi à Benghazi, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar et plusieurs puissances étrangères, dont la Russie.
Malgré ce climat politique fragile, le gouvernement de Tripoli a lancé un plan de relance énergétique estimé entre 3 et 4 milliards de dollars, destiné à attirer de nouveaux investisseurs et moderniser les infrastructures pétrolières.
Outre Sonatrach, d’autres majors pétrolières manifestent leur intérêt pour le marché libyen. Le groupe italien Eni a repris début octobre des travaux d’exploration offshore dans le nord-ouest du pays, tandis que des consultations sont en cours avec ExxonMobil et Chevron pour le développement de nouveaux blocs et l’optimisation de champs existants.
En avril 2025, la Libye a également lancé son premier appel d’offres pétrolier en 17 ans, une initiative considérée comme un signal fort envoyé aux investisseurs internationaux sur la volonté du pays de stabiliser et revitaliser son industrie énergétique.
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Pour les observateurs, la reprise des activités de Sonatrach en Libye symbolise une étape majeure dans la coopération énergétique entre les deux voisins maghrébins. Elle pourrait ouvrir la voie à de nouveaux partenariats transfrontaliers, notamment dans les domaines de la recherche géologique, du transport des hydrocarbures et du développement de champs communs.
En relançant ses forages à Ghadamès, Sonatrach confirme sa stratégie d’expansion régionale tout en contribuant à la reconstruction progressive du secteur pétrolier libyen, pilier essentiel de l’économie nationale.
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