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Dessalement : l’Algérie annonce six nouvelles stations pour la sécurité hydrique dans deux régions

par Inès Magoum
Dessalement : l’Algérie annonce six nouvelles stations pour la sécurité hydrique dans deux régions©Algerian Desalination Company

En Algérie, le gouvernement prépare la mise en oeuvre d’un nouveau programme de dessalement de l’eau de mer dans les régions de l’ouest et de l’est du pays. Annoncée par le président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, lors du dernier Conseil de ministres, l’initiative vise la construction de six nouvelles usines de dessalement pour renforcer l’approvisionnement en eau potable des populations dans les régions ciblées.

L’Algérie a fait du dessalement de l’eau de mer le pilier de sa stratégie hydrique. Si aujourd’hui le pays d’Afrique du Nord dispose de 19 stations de dessalement fontionnelles, avec une capacité de production d’eau de plus de 3,7 millions de m³ par jour, ces installations restent insuffisantes pour répondre à la demande en eau forte et croissance de ses populations.

Afin de soutenir les usines existantes, six nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer seront construites en Algérie, dont trois dans les wilayas de Chlef, de Mostaganem et de Tlemcen, situées à l’ouest d’Alger, la capitale algérienne. Les trois autres installations seront implantées dans les wilayas de Skikda, Jijel, Tizi Ouzou, à l’est du pays, conformément aux instructions du président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a dévoilé le nouveau programme de dessalement de l’eau de mer lors du dernier conseil de ministres algériens, tenu le 19 octobre 2025.

Porter la couverture en eau potable à partir du dessalement à 60%

Le nouveau programme de dessalement démarrera en 2026, par la construction des trois premières stations à Chlef, Mostaganem et Tlemcen, en raison de la faible pluviométrie de la région de l’ouest par rapport aux autres régions, a indiqué Mouloud Hachlaf, l’assistant du PDG de l’Algerian Desalination Company (ADC), maître d’ouvrage du programme hydrique, le 21 octobre 2025 sur une chaîne de radio nationale. Quant aux travaux des trois autres usines, ils démarreront ultérieurement, après validation des sites et l’élaboration d’études scientifiques précises pour éviter tous riques de catastrophes environnementales. Dans la foulée, des mesures immédiates seront prises pour réparer toutes les fuites d’eau sur les réseaux d’eau potable, qui causent des pertes importantes en eau potable et affectent la distribution de cette ressource vitale.

Les six futures stations disposeront d’une capacité de 300 000 m³ par jour chacune, soit 1,8 million de m³ par jour pour l’ensemble des usines, portant le taux de couverture des besoins en eau potable à partir du dessalement à 60%, contre 42% actuellement, et contribuera de manière significative à limiter le stress hydrique que connait le pays, notamment en raison des changements climatiques, qui augmentent la fréquence et l’intensité des sécheresses en intensifiant l’évaporation, en modifiant les régimes de précipitations et en déstabilisant le cycle de l’eau.

«L’eau produite par les nouvelles usines de dessalement sera acheminée vers les régions de l’intérieur sur des distances allant de 150 à 200 km, afin d’assurer une distribution équilibrée entre les différentes zones du pays, réduisant ainsi la pression sur les ressources en eau traditionnelles», explique le porte-parole de la filiale du groupe Sonatrach, la compagnie pétrolière nationale algérienne.

L’énergie solaire au service de dessalement de l’eau de mer

La mise en oeuvre du nouveau programme de dessalement de l’Algérie nécessitera un un investissement de 2,8 milliards de dollars, un peu plus de 364 milliards de dinars algériens. Une partie de cet argent financera l’installation de panneaux solaires photovoltaïques dans les usines de dessalement, pour fournir une partie de l’électricité nécessaire à leur fonctionnement, soit 30 à 35 %. L’utilisation de l’énergie solaire devrait réduire la dépendance de ces installations aux combustibles fossiles, diminuant ainsi les émissions de CO2 et les coûts d’exploitation. 

Selon l’ADC, cette démarche permettra également de porter le taux d’intégration nationale, actuellement de 30%, à un niveau supérieur, à travers l’encouragement des sous-traitants, des startup et des innovateurs, ainsi que le développement de projets de fabrication locale des équipements essentiels destinés aux stations de dessalement.

En lançant le nouveau programme de six usines en Algérie, le gouvernement confirme le choix de faire du dessalement le pilier sa stratégie hydrique. Il s’agit du deuxième programme de ce type lancé dans le pays d’Afrique du Nord. Le premier programme a permis la réalisation de cinq stations dans les wilayas d’El Tarf (Koudiet Eddraouche), de Boumerdès  (Cap Djinet), de Tipasa (Fouka), d’Oran (Cap Blanc) et de Bejaïa (Tighremt-Toudja), d’une capacité de production de 300 000 m3 par jour chacune. Elles ont été mises en service au courant de cette année 2025.

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