Depuis plus de 6 ans, le Maroc est confronté à un épisode de sécheresse prolongé qui affecte gravement la production agricole et l’emploi dans ce secteur. Selon la Banque centrale du pays (BAM), la part de l’agriculture dans la création d’emplois est passée de 37,8 % en 2008 à moins de 28 % en 2023. Sur cette période, le secteur a perdu près de 965 000 postes, soit une moyenne de 15 000 emplois par an entre 2008 et 2017, et 136 000 entre 2018 et 2023.
Cette contre-performance est directement liée au réchauffement climatique et à l’accentuation du stress hydrique, qui se traduit par une succession d’années de sécheresse. Face à cette situation, le gouvernement marocain a décidé de prendre des mesures pour tenter de relancer le secteur agricole.
LIRE AUSSI : L’exploitation minière illégale, un désastre écologique menaçant les populations riveraines du fleuve Falémé
Ainsi, l’Agence pour le développement agricole (ADA) a récemment mis en location plus de 5 200 hectares de terres agricoles appartenant à l’État, répartis sur 9 régions du pays. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du partenariat public-privé et vise à attirer des investissements privés pour stimuler le développement du secteur.
Les baux accordés peuvent s’étendre jusqu’à 40 ans pour les projets de plantations d’arbres ou d’installation d’infrastructures agroindustrielles, 25 ans pour les projets d’élevage, et 17 ans pour les cultures annuelles. L’objectif est d’accompagner la Stratégie Génération Green (2020-2030) du gouvernement, qui vise à renforcer le développement du secteur agricole et à créer des emplois dans les zones rurales.
LA REDACTION VOUS PROPOSE : Soudan du Sud , un pays agricole confronté à une crise alimentaire
Malgré ces efforts, la situation reste préoccupante pour l’agriculture marocaine, confrontée à des défis majeurs liés au changement climatique. La mobilisation des investissements privés sera déterminante pour relever ces enjeux et permettre au secteur de se redresser dans les années à venir.