Plus de 3 000 participants de 82 pays sont à Nairobi pour les assemblées générales de la Banque africaine de développement (Bad). En effet, la BAD doit définir sa nouvelle stratégie pour les dix ans à venir et attend notamment de ses actionnaires, une augmentation du capital pour faire face aux immenses besoins du continent africain.
Première victoire il y a deux semaines pour le président nigérian de la Banque africaine de développement grâce à l’obtention des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI) qui vont être acheminés vers les banques multilatérales de développement, en attendant qu’ils le soient également pour la Bad.
En dépit des investissements dans l’agriculture, les transports ou encore la résilience climatique, salués mercredi lors d’une assemblée générale par Akinwumi Adesina, celui-ci déplore le manque de moyens pour soutenir davantage les projets. « Nous reconnaissons que bien plus de financements sont nécessaires pour accélérer le développement et la croissance de l’Afrique. L’appel à des réformes de l’architecture financière mondiale est nécessaire pour mobiliser plus de ressources financières et atteindre les objectifs de développement durable de l’Afrique. » a-t-il martelé.
Pour l’heure, il est primordial pour le président nigérian de convaincre les actionnaires régionaux et surtout non régionaux d’augmenter et substantiellement, le capital dit « appelable » de la Bad, qui est utilisable en cas de circonstances exceptionnelles. Cette mobilisation est nécessaire pour le maintien de la note « triple A » de l’institution.
Il reçoit par ailleurs le soutien du président du Kenya, William Ruto : « Nous devons croire en nous-mêmes pour que d’autres puissent croire en nous. Et nous devons investir dans nos institutions pour que d’autres fassent de même. Le Kenya a pris la décision, qu’au cours des trois prochaines années, nous allons investir 100 millions de dollars pour renforcer notre actionnariat au sein de la Banque africaine de développement, la banque africaine d’import-export, et la Trade and Development Bank. »
Ces 59ᵉ assemblées générales servent également d’assoir la nouvelle stratégie de la Bad pour la prochaine décennie, qui devrait entre autres continuer de financer les projets gaziers, tout en visant la neutralité carbone.