Le ministère des Ressources en eau et de l’Électricité de la République démocratique du Congo (RDC) et l’Agence nationale pour l’électrification rurale (Anser) créent le «Fonds Mwinda», qui bénéficiera aux entreprises du secteur de l’énergie et de la cuisson propre. Le fonds d’investissement accordera jusqu’à 500 millions de dollars (près de 282 milliards de francs CFA) de subventions sur cinq ans.
Dans le cadre du projet gouvernemental AGREE (Accès, gouvernance et réformes pour les secteurs de l’électricité et de l’eau), qui vise à améliorer l’accès à l’énergie, tant sur le réseau que hors réseau en République démocratique du Congo (RDC), le ministère des Ressources en eau et de l’Électricité de la République démocratique du Congo (RDC) et l’Agence nationale pour l’électrification rurale (Anser) créent le «Fonds Mwinda». Ce fonds de subventions de 500 millions de dollars (environ 282 milliards de francs CFA) financera la mise en place de solutions énergétiques évolutives et axées sur les communautés, ainsi que l’expansion des investissements privés pour l’accès à l’électricité propre et à la cuisson propre.
«Le fonds, qualifié d’arme de développement, mettra en place des subventions catalytiques pour les développeurs de mini-réseaux, de systèmes solaires domestiques et de solutions de cuisson propre dans le pays, ainsi qu’un mécanisme de garantie permettant aux banques locales d’accorder des prêts à la construction pour les mini-réseaux», explique Clifford J Aron, le fondateur et PDG de GreenMax Capital Group, la société de conseil et de gestion de fonds, qui sera chargée de développer et de gérer la mise en œuvre du «Fonds Mwinda», et d’aider le gouvernement RD-Congolais et l’Anser à lever suffisamment de capitaux pour atteindre l’objectif de 500 millions de dollars.
Des subventions octroyées sur cinq ans, dès 2026
La Banque mondiale a déjà fourni un financement de 65 millions de dollars (près de 37 milliards de Francs CFA), tandis que l’Alliance mondiale pour l’énergie au service des populations et de la planète (GEAPP) a annoncé en septembre un financement de 7 millions de dollars (un peu moins de 4 milliards de Francs CFA) pour le programme.
Le financement innovant sera octroyé aux entreprises RD-Congolaises après des appels à projets, entre 2026 et 2029. Le premier appel à projets, ayant été lancé en septembre 2025. « Le lancement du premier appel à projet du Fonds Mwinda n’est pas un simple événement, mais c’est un tournant décisif pour l’accès à l’électricité à un rythme démocratique au profit de nos populations rurales et périphériques qui souffrent du poids de la précarité énergétique », déclarait alors Cyprien Musimar, directeur général de l’Anser.
Porter le taux d’accès à l’électricité à 50% d’ici à 2030 en RDC
Les projets retenus au terme de cet appel à projets devront donc s’engager en priorité sur les systèmes solaires domestiques pour les ménages isolés, les mini réseaux solaires hydroélectriques ou hybrides pour édifier les ménages, écoles et centres de santé, les foyers améliorés et solutions de cuisson propre afin de réduire la dépendance au bois énergique et protéger nos forêts, et enfin, l’identification des infrastructures sociales prioritaires comme les hôpitaux et les stations de compagnie.
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La mise en oeuvre de ces initiatives devraient soutenir l’ambition de la RDC, qui est de porter son taux d’électrification à 50 % à l’horizon 2030, contre 22% actuellement selon la Banque mondiale, tout en diversifiant ses sources d’énergie et en favorisant sa transition énergétique. D’après la base de données des projets de l’Association africaine de l’industrie solaire (AFSIA), le pays d’Afrique centrale dispose actuellement de 51,6 MW d’énergie solaire opérationnelle, dont 22,3 MW proviennent de mini-réseaux ou de systèmes solaires domestiques, et de 282 MW d’énergie solaire en cours de construction.
En ce qui concerne la cuisson propre, le gouvernement de Félix Antoine Tshisekedi est décidé à accélérer l’adoption des technologies de cuisson propre afin de réduire la dépendance du pays aux combustibles solides, encore utilisés par plus de 95 % des ménages. Dans son Compact Énergétique National, la RDC vise une progression annuelle de 5 % pour atteindre un taux d’adoption de 30 % d’ici à 2030, soit 40 millions de personnes bénéficiant de solutions alternatives. Pour ce faire, le gouvernement prévoit de lancer une stratégie nationale de cuisson propre d’ici fin 2025. Celle-ci vise à encourager l’utilisation du gaz de pétrole liquéfié (GPL), des foyers améliorés et de la cuisson électrique.
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