L’entreprise kenyane de véhicules électriques Spiro, vient de conclure un tour de table de 100 millions de dollars pour étendre son réseau de motos électriques en Afrique. La société fondée en 2019 opère déjà dans six pays africains, avec des installations d’assemblage locales au Kenya.
Spiro, qui accompagne la transition énergétique en Afrique, vient de lever 100 millions de dollars auprès du Fonds pour le développement des exportations en Afrique (FEDA), la branche d’investissement à impact de la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank), qui a mené le tour de table avec 75 millions de dollars, tandis que les 25 millions restants provenaient d’investisseurs privés. « Notre but est de contribuer à développer une mobilité abordable et qui réponde aux enjeux climatiques de l’heure », a déclare Kaushik Burman, le PDG de Spiro. Et la start-up kenyane, leader des deux roues en Afrique, est déjà sur la bonne voie.
Déployée dans six pays en Afrique de l’Ouest ( Nigeria, Bénin et Togo) et de l’Est (Kenya, Ouganda, Rwanda, ), Spiro compte utiliser le nouveau financement obtenu pour son expansion, y compris en Afrique centrale.
L’objectif de 100 000 véhicules déployés d’ici à la fin de l’année 2025
Au Cameroun par exemple, Spiro a officiellement lancé ses activités en mai 2025 à Douala, la capitale économique, marquant une nouvelle ère pour la mobilité verte en Afrique centrale. Actuellement, des programmes pilotes sont en cours. Le but à terme, est de soutenir la transition énergétique dans le pays et améliorer les conditions de vie urbaines grâce à des solutions de transport propres, accessibles et innovantes.
La société kenyane mène également des programmes pilotes en Tanzanie en Afrique de l’Est, un autre pays où elle réalisera son expansion. Elle y a également lancé ses activités en mai 2025, à Dar es Salaam, la capitale tanzanienne, proposant des deux-roues électriques écologiques pour relever les défis du transport urbain et réduire les émissions de carbone.
Le choix de ces pays s’inscrit dans le cadre la stratégie de croissance globale de l’entreprise en Afrique, qui continue à développer des solutions de mobilité sur les marchés en forte croissance. «Nous ambitionnons de dépasser les 100 000 véhicules déployés d’ici à la fin de l’année 2025, soit cinq fois plus qu’un an auparavant», indique Spiro. La jeune entreprise compte aussi étendre son infrastructure de remplacement de batteries.
À ce jour, Spiro a réalisé plus d’un demi-milliard de kilomètres de trajets sans émissions de CO2, effectué plus de 20 millions de remplacements de batteries et exploité plus de 600 stations de remplacement de batteries avec plus de 30 000 motos en circulation. Grâce à son réseau de production régional en pleine expansion et à ses futures installations, Spiro s’engage à fournir à grande échelle des solutions de mobilité électrique abordables et fabriquées localement dans toute l’Afrique.
Mobilité électrique en Afrique : encore un long chemin avant le marché de masse
cette levée de Fonds record de 100 millions de dollars est un symbole de boom du secteur. Avant ce dernier tour de table, Spiro avait déjà levé plus de 180 millions de dollars auprès d’Equitane et de la Société Générale.
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Si les deux-roues circulent par dizaines de milliers dans plusieurs villes africaines depuis quelques années, remplaçant peu à peu le moteur thermique, la transition vers l’e-mobilité en Afrique ne se fait pas à un rythme homogène. Le manque d’infrastructures, notamment en matière de production d’électricité, de stockage et de réseaux de recharge, demeure un défi.
Malgré ce retard, il est possible, selon l’Organisation des Nations unies (ONU) pour les pays africains d’évoluer ensemble et faire face à la concurrence mondiale. Avec près de 30 % des réserves mondiales de minéraux essentiels à la transition énergétique mondiale tels que le cobalt (plus de 50 % des réserves mondiales et environ 70 % des quantités échangées), le lithium et le nickel, le continent serait idéalement positionnée pour bénéficier de la croissance rapide de la demande mondiale en véhicules électriques et d’autres technologies à faible émission de carbone. Or, à l’heure actuelle, à peine plus de 20 pays africains détiennent des pièces du puzzle de la mobilité électrique.
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