Dans un combat pour la défense de l’environnement, les ONG Earth Insight et Greenpeace Africa exigent l’annulation d’un permis d’exploration pétrolière accordé par le gouvernement congolais dans le parc national de Conkouati-Douli. Cet écosystème riche en biodiversité est menacé par les forages prévus.
Situé dans le sud-ouest du Congo-Brazzaville, le parc national de Conkouati-Douli abrite une faune et une flore exceptionnelles. On y trouve notamment des gorilles des plaines occidentales, des chimpanzés et des éléphants de forêt, des espèces en voie de disparition. Ce fragile équilibre écologique est désormais remis en cause par l’attribution d’un permis d’exploration pétrolière à une entreprise chinoise en janvier 2024.
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Dès février de la même année, Greenpeace avait tiré la sonnette d’alarme, dénonçant une décision « contraire aux engagements internationaux du Congo et à sa propre législation sur les aires protégées ». Rejointe par l’ONG américaine Earth Insight, l’association a exigé jeudi 21 juin 2024 l’annulation immédiate de ce permis, qui menace non seulement la biodiversité, mais aussi les moyens de subsistance des communautés locales tributaires de la forêt.
Dans une étude conjointe, Earth Insight et Greenpeace Africa soulignent que l’exploitation pétrolière mettrait en danger « la forêt tropicale, les espèces menacées et les populations qui y vivent depuis des siècles ». Le parc s’étend sur plus de 5 000 km2 et fait partie intégrante du vaste bassin forestier du Congo, deuxième plus grande forêt tropicale au monde après l’Amazonie.
Face à cette menace, une dizaine d’organisations de la société civile congolaise ont également exigé le retrait du permis. Elles ont par ailleurs réclamé l’arrêt des financements internationaux destinés à la conservation du parc tant que la décision ne sera pas annulée. Contacté par l’AFP, le gouvernement congolais n’a pour l’heure pas réagi à ces appels.
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Pour les défenseurs de l’environnement, la préservation du parc de Conkouati-Douli revêt une importance capitale. Le bassin du Congo représente le deuxième poumon vert de la planète, avec près de 220 millions d’hectares de forêts. Sa protection est essentielle pour limiter les effets du changement climatique et maintenir l’équilibre de la biodiversité mondiale. L’attribution de ce permis pétrolier constitue donc une menace directe pour cet enjeu environnemental majeur.