C’est lors de sa participation à la 4e édition de la “conférence sur l’intensification durable”, dont le thème est “résilience et adaptations des agricultures. Transition agro écologique et souveraineté alimentaire” que la chercheuse a préconisé de passer à l’action pour l’agriculture et l’agroécologie pour le continent africain. Lors d’une interview accordée à l’agence de presse sénégalaise, elle déclare que : « les défis à relever sont multiples. Dans cette conférence, on parle beaucoup plus de défis technologiques et d’amélioration des pratiques culturales mais au-delà le vrai défi, c’est d’avoir des politiques intégrées et systémiques”.
Selon elle, ‘’pour faire une agroécologie d’intensification durable, cela ne peut pas être l’affaire seulement d’un ministère de l’Agriculture ou de l’Elevage, ça ne peut être non plus l’affaire seulement du ministère de l’Environnement et encore moins l’affaire seulement d’un ministère de l’Hydraulique », mais plus sur la ‘’coordination à l’échelle supra pour permettre à l’ensemble des secteurs de travailler ensemble avec un objectif bien défini’’.
L’experte précise que ‘’cet objectif ne doit pas viser seulement l’augmentation de la production car, dit-elle, ‘’on sait que produire plus à court terme cause une réduction de la fertilité des sols et des problèmes en lien avec le climat’’. En effet, la nécessité est de sensibiliser les agriculteurs afin d’arriver à une meilleure conservation des arbres dans les zones culturales. Pour se faire, Laure Tall recommande une bonne sensibilisation au Sénégal et partout en Afrique. Cette conférence qui aborde les aspects de la transition agro-écologique et de la souveraineté alimentaire a été l’occasion pour les chercheurs de présenter des résultats encourageants dans le domaine de l’agroécologie au Sénégal et en Afrique.
« Il y a eu beaucoup de résultats présentés, mais avec les méthodes agroécologiques développées par les chercheurs, on arrive à produire autant sinon plus avec des résultats positifs sur l’environnement, notamment sur la conservation de l’eau, la limitation de la pollution liées aux gaz à effet de serre et à la régénération des sols’’, a souligné l’experte de l’IPAR.
Enfin, Laure Tall a annoncé de nouvelles propositions à destination des nouvelles autorités afin de booster le secteur de l’agroécologie au Sénégal. ‘’Nous allons au terme de cette conférence faire de nouvelles propositions au gouvernement pour aller au-delà de la subvention des intrants, afin d’ avoir des politiques intégrées pour permettre aux agriculteurs de se lancer dans cette transition et avoir une agriculture rentable dans les exploitations”, a-t-elle dit.