La République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une crise humanitaire alarmante, exacerbée par une flambée sans précédent des prix des denrées alimentaires. En effet, la hausse continue du coût du riz, du maïs, du manioc, des légumes et des fruits s’explique par une combinaison de facteurs économiques, politiques et environnementaux. Selon le président de la Lisco, cette situation oblige les ménages à consacrer une part exorbitante de leurs revenus à l’alimentation, au détriment d’autres besoins vitaux. Cette pression financière entraîne une détérioration de la nutrition, en particulier chez les enfants, et compromet leur développement à long terme.
Plus de 28 millions de Congolais souffrent d’insécurité alimentaire aiguë, dont près de 4 millions en état d’urgence absolue. La région Est du pays est particulièrement touchée, avec des violences persistantes, des déplacements massifs et des perturbations logistiques qui affectent profondément l’approvisionnement alimentaire. L’inflation galopante, la dépréciation du franc congolais, la corruption et l’insécurité généralisée frappent les ménages les plus vulnérables.
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Face à l’indignation croissante des consommateurs, relayée notamment sur la page Facebook « Les consommateurs lésés », le gouvernement a décidé d’intervenir. Le ministre de l’Économie a annoncé le mardi 5 août le déploiement d’une mission de contrôle des prix dans les supermarchés et grandes surfaces de Kinshasa, avec l’intention d’étendre cette démarche à l’ensemble du pays. L’objectif est de collecter des données fiables et d’assurer une régulation stricte et équitable pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
Sur les réseaux sociaux, des consommateurs dénoncent des prix extravagants dans certaines enseignes, dont Carrefour, récemment installée à Kinshasa : trois pommes à 67 000 FC ou un jus de marque Innocent à 64 000 FC ont particulièrement choqué. Ils réclament des contrôles permanents et plus de transparence dans les pratiques tarifaires, afin de protéger les consommateurs en amont.
Le ministère appelle les entreprises à coopérer avec les équipes de contrôle et invite la population à rester vigilante, tout en évitant de juger l’ensemble du secteur sur quelques cas isolés. La mission, qui doit durer quinze jours, vise à garantir le respect de la réglementation en matière de fixation des prix, notamment dans les grandes surfaces de la capitale, tout en assurant une application juste et transparente des règles.
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La situation demeure critique. Tant que les prix des denrées alimentaires resteront à ces niveaux, des millions de Congolais risquent de voir leur sécurité alimentaire se détériorer encore davantage. La réponse du gouvernement est un pas indispensable, mais sa mise en œuvre rapide et efficace ainsi qu’un soutien élargi de la communauté nationale et internationale seront essentiels pour éviter une catastrophe humanitaire sur plus large échelle.
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