Les émissions d’obligations vertes sur les marchés émergents ont bondi de 34% en 2023, atteignant 135 milliards de dollars, selon un rapport conjoint d’Amundi et de la Société financière internationale (SFI) publié le 22 mai 2024. Une dynamique portée notamment par les institutions financières, devenues les plus gros émetteurs de ces titres.
Confirmant leur rôle de locomotive de la finance durable, les pays émergents ont vu leurs émissions d’obligations vertes exploser l’an dernier. Celles-ci ont en effet progressé de 34% pour atteindre 135 milliards de dollars, contre 101,2 milliards en 2022.
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Une performance tirée en grande partie par les institutions financières, qui ont représenté 67% du total des émissions en 2023. Elles devancent ainsi largement les États (12%) et les entreprises non financières (21%), ces dernières ayant même vu leur part reculer de 32% sur un an.
Loin devant les autres économies émergentes, la Chine confirme son leadership historique sur ce marché. À l’opposé, l’Afrique subsaharienne occupe toujours la dernière place. Les investissements ont principalement bénéficié à des projets d’énergies renouvelables (37,6% du total), de bâtiments durables (29,4%), d’eau (12,5%) et de transports (11,7%). Un ciblage stratégique visant à financer la transition écologique de ces pays en développement.
« Des efforts considérables doivent être faits pour assurer une croissance continue du marché mondial des obligations vertes, sociales, durables et liées à la durabilité, notamment en améliorant les réglementations et en normalisant les meilleures pratiques », a commenté Susan Lund, de la SFI.
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Si le rapport anticipe une progression plus modérée de 7,5% en 2024 et 2025, les perspectives demeurent néanmoins très favorables. L’accélération de la transition énergétique, un avantage tarifaire compétitif et des conditions macroéconomiques propices devraient continuer d’alimenter cette dynamique.
Au-delà des enjeux environnementaux, le développement de ce marché revêt une importance stratégique pour réduire les écarts de développement entre pays émergents et économies avancées. Un défi de taille qui nécessite l’harmonisation des normes et le renforcement des capacités techniques des émetteurs locaux.