À une semaine de l’ouverture de la conférence de Belém de 2025 sur les changements climatiques (COP30), Afrive.info revient sur le rapport 2025 de Lancet Countdown on Health and Climate Change, qui revèle que de plus en plus de vies sont perdues chaque année en raison d’une action climatique insuffisante sur le plan de la santé. Ce document se veut une base de données sur laquelle pourront s’appuyer la communauté mondiale au rendez-vous du Brésil, pour mettre en place un plan d’action historique qui protègera la santé des populations.
Les chiffres font froid dans le dos. Chaque année, jusqu’à 546 000 personnes meurent dans le monde, dont en Afrique, à cause des niveaux élevés de chaleur. Ce sont les conclusions du rapport 2025 de Lancet Countdown on Health and Climate Change, produit en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Il revèle que 12 des 20 indicateurs clés de suivi des menaces pour la santé ont atteint des niveaux records, entraînant l’augementation du taux de mortalité lié à la chaleur, soit de 23 % depuis les années 1990. «En 2024, une personne était exposée en moyenne à 16 jours de niveaux de chaleur dangereux qui ne se seraient pas produits en l’absence de changements climatiques, les nourrissons et les personnes âgées étant confrontés à plus de 20 jours de canicule par personne au total, soit quatre fois plus qu’au cours des 20 dernières années», ajoute la collaboration internationale et multidisciplinaire Lancet, basée à Londres en Angleterre.
Outre l’augmentation du taux de mortalité, les sécheresses et les vagues de chaleur ont favorisé le déplacement des personnes en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave, soit 124 millions de personnes supplémentaires en 2023. De plus, l’exposition à la chaleur a entraîné en 2024, la perte de 640 milliards d’heures de travail potentielles, les pertes de productivité équivalant à 1,09 billion de dollars américains. Quant au coût des décès liés à la chaleur chez les personnes âgées, il a atteint 261 milliards de dollars américains.
L’urgence est à un financement prioritaire pour protéger la santé
Autre constat fait par Lancet dans son rapport, le subventionnement des combustibles fossiles reste disproportionné par rapport au financement visant à protéger la santé face aux changements climatiques. Les gouvernements ont par exemple dépensé 956 milliards de dollars américains en subventions nettes aux combustibles fossiles en 2023, soit plus du triple du montant annuel promis pour soutenir les pays vulnérables face aux effets des changements climatiques.
«Éliminer rapidement les combustibles fossiles au profit d’énergies propres, renouvelables et efficaces reste le levier le plus puissant pour ralentir les changements climatiques et protéger des vies. Dans le même temps, passer à des régimes alimentaires plus sains et respectueux du climat et à des systèmes agricoles plus durables réduirait considérablement la pollution, les gaz à effet de serre et la déforestation, ce qui pourrait sauver plus de dix millions de vies par an», a déclaré Marina Romanello, Directrice exécutive du Lancet Countdown, dans le nouveau rapport.
Par ailleurs, sachant qu’un financement prioritaire visant à réduire les risques climatiques pour la santé publique fait toujours défaut, l’impératif moral est clair: les pays doivent avoir les ressources nécessaires pour agir contre le changement climatique et préserver la santé dès maintenant et pour l’avenir. Même si le secteur de la santé fait déjà preuve d’un leadership impressionnant dans le domaine du climat, ainsi que les villes et communautés, cela reste insuffisant.
Alors que les pays du monde entier se préparent pour la conférence de Belém de 2025 sur les changements climatiques (COP30), qui s’ouvre le 10 novembre prochain à Belém, au Brésil, l’intégration de ces préoccupations sanitaires aux échanges pourrait améliorer l’accès aux fonds nécessaires pour accélérer l’action climatique axée sur la santé. «L’OMS poursuivra sur cette lancée avec le prochain rapport spécial de la COP30 sur les changements climatiques et la santé. Ce rapport collaboratif mettra en évidence les politiques et les investissements nécessaires pour protéger la santé et l’équité et mettre en œuvre le Plan d’action de Belém, le résultat historique auquel devrait aboutir la COP30», indique Lancet Countdown on Health and Climate Change, dirigé par l’University College London.
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