Le secteur avicole, ainsi que les filières bovine et laitière, sont les principaux moteurs de cette demande. La facture des achats de maïs atteint en moyenne 900 millions de dollars, tandis que la production locale demeure insuffisante pour couvrir les besoins. En effet, bien que le maïs d’ensilage soit privilégié pour l’alimentation du bétail, la production de maïs grain est largement en deçà des attentes. En 2021, sur les 163 000 tonnes de maïs produites, 92 % étaient destinées à l’ensilage, en raison de sa meilleure rentabilité.
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Pour encourager la culture du maïs grain, considéré comme stratégique, les autorités algériennes ont mis en place un plan visant à valoriser 220 000 hectares de maïs dans les wilayas du sud d’ici 2028. En septembre dernier, le ministère de l’Agriculture a également annoncé une augmentation du prix d’achat du quintal de maïs, passant de 4 500 dinars (environ 33,7 $) à 5 000 dinars (37,4 $), afin de stimuler la production.
Cependant, en attendant que ces initiatives portent leurs fruits, l’Algérie reste dépendante des importations de maïs, principalement en provenance d’Argentine et du Brésil, qui ont fourni 87 % des envois au cours des cinq dernières années. L’Argentine est le principal fournisseur, avec 2,3 millions de tonnes expédiées en 2022/2023, suivie par le Brésil avec 1,2 million de tonnes. Cette dynamique se poursuit, avec un appel d’offres lancé par l’Office national de l’aliment de bétail (Onab) en octobre pour l’achat de 320 000 tonnes de maïs fourrager provenant uniquement de ces deux pays.
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Une nouvelle commande de 240 000 tonnes pour l’alimentation animale a également été annoncée, avec des livraisons prévues pour décembre 2024. Bien que le volume des importations soit en hausse, la facture pourrait être moins lourde pour les finances publiques grâce à des prix d’exportation plus compétitifs. Les fortes disponibilités attendues en Argentine et au Brésil pour 2024/2025 devraient permettre à ces pays de proposer des volumes importants sur le marché mondial, avec des prix respectifs de 208 $ et 219 $ la tonne, contre environ 306 $ et 298 $ l’année précédente.Cette tendance pourrait ainsi alléger la pression sur les caisses publiques tout en répondant aux besoins croissants du secteur de l’alimentation animale en Algérie.