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La Dette Énergétique du Ghana Dépasse 3 Milliards de Dollars

Le Ghana fait face à une crise énergétique majeure, avec une dette sectorielle dépassant 3 milliards de dollars, exacerbée par des retards de paiement aux producteurs d’électricité. Cette situation entraîne des coupures fréquentes d’électricité et un besoin urgent de réformes.

by Habib Tizi

Le Ghana est en proie à une crise énergétique aiguë, marquée par des coupures d’électricité récurrentes, en grande partie en raison de l’incapacité du gouvernement à honorer ses dettes envers les producteurs d’électricité indépendants. Selon un rapport de l’Agence ghanéenne de presse (GNA), la dette du secteur énergétique a atteint plus de 3 milliards de dollars, en hausse par rapport à 2,1 milliards de dollars en août 2017. John Abdulai Jinapor, ministre de l’Énergie, a présenté ces chiffres lors d’une audition devant la Commission des nominations du Parlement le 13 janvier 2025.

Le ministre a mis en lumière que l’augmentation de la dette est en grande partie due à des ventes d’électricité non comptabilisées. Cela complique davantage la situation, notamment en ce qui concerne les obligations financières envers les producteurs d’électricité indépendants (IPP), dont la dette s’élevait à 1,2 milliard de dollars en octobre 2024. Ces IPP, qui représentent une part significative de l’approvisionnement électrique du pays, rencontrent des difficultés à poursuivre leurs opérations en raison des retards de paiement.

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Bien que le Ghana puisse compter sur trois barrages hydroélectriques majeurs à Akosombo, Kpong et Bui, et dispose de réserves offshore de pétrole et de gaz, le pays dépend fortement des importations de gaz du Nigeria. Actuellement, 62,6 % de l’électricité du Ghana provient du gaz naturel, tandis que 35,4 % proviennent de l’hydroélectricité, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Pour remédier aux pénuries d’électricité, le président John Mahama a ordonné des importations d’urgence de carburant et a convoqué des discussions avec les acteurs clés du secteur. Le gouvernement s’efforce de constituer des réserves de carburant, d’améliorer l’efficacité sectorielle et de réduire les inefficacités systémiques.

En parallèle, le Ghana s’engage dans une restructuration de sa dette globale de 5,4 milliards de dollars, soutenue par un programme de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Le FMI a souligné l’urgence de résoudre les problèmes du secteur énergétique pour atténuer les risques budgétaires.

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Pour faire face aux difficultés financières du secteur, la loi sur les taxes du secteur de l’énergie (ESLA), introduite en 2015 sous le mandat de l’ancien président Mahama, a permis de collecter environ 45 milliards de cedis au fil des ans. Ce fonds a été utilisé pour rembourser les dettes des producteurs d’électricité et pour financer partiellement le secteur. Cependant, comme l’a indiqué le ministre Jinapor, les revenus issus de l’ESLA ne suffisent pas à couvrir l’intégralité de la dette accumulée.

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