La guerre fait rage entre les distributeurs pétroliers en Centrafrique. D’un côté, Tamoil, qui a repris les activités de TotalEnergies dans le pays. De l’autre, la société camerounaise Neptune Oil, à qui le ministère des Hydrocarbures a confié l’exclusivité des importations de carburants depuis septembre 2022.
Le conflit a pris une nouvelle tournure avec la demande de plus de 2,5 millions d’euros formulée par Neptune à Tamoil, au titre de dettes impayées pour les livraisons de produits pétroliers. Selon une source gouvernementale, Tamoil aurait récupéré des cuves de stockage vides à son arrivée et aurait dû faire appel aux services de Neptune pour s’approvisionner, sans pouvoir honorer les factures.
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Cette crise met en difficulté l’ensemble du secteur des hydrocarbures en Centrafrique. Les automobilistes peinent à s’approvisionner, y compris dans les stations-service de Tradex. Le ministre centrafricain des Hydrocarbures pointe du doigt les manquements supposés de Tamoil, mais certains observateurs estiment que les difficultés sont davantage liées à des problèmes d’importation généralisés, imputables à Neptune.
Une intense campagne de communication vise d’ailleurs le repreneur de TotalEnergies, qui met pourtant en avant ses investissements récents, comme la réouverture de deux stations-service en province ou la remise aux normes des laboratoires à l’aéroport. Le président de la banque d’affaires propriétaire de la filiale de Tamoil a pu en faire part au président Touadera.
Le secteur pétrolier est crucial pour la Centrafrique et fait l’objet d’une attention particulière du FMI, qui appelle dans son dernier communiqué à la « mise en œuvre effective des réformes » dans ce domaine. La croissance économique du pays dépend « de façon cruciale de la réussite de la campagne d’importation de carburants par le fleuve », souligne l’institution.
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En effet, environ 80% des importations de carburant se font par voie fluviale pendant la saison des pluies, expliquent les autorités centrafricaines. Une source proche du dossier reconnaît que les réserves stratégiques sont actuellement basses, mais assure que la campagne d’approvisionnement n’a pas encore commencé, en raison du niveau de l’eau. En attendant, les camions-citernes continuent d’assurer le transport depuis Douala.
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