Vingt mois après la fin de la guerre dévastatrice qui a ravagé le nord de l’Éthiopie, la région du Tigré fait toujours face à des défis colossaux. Malgré la paix retrouvée, les agriculteurs de cette province peinent à relancer leurs activités et à espérer une récolte suffisante pour subvenir à leurs besoins.
Les recents conflits ont laissé de profondes cicatrices dans cette région frontalière de l’Érythrée. Selon l’Union africaine, la guerre aurait fait jusqu’à 600 000 victimes, suscitant des soupçons de génocide de la part de certains observateurs. Aujourd’hui, le Tigré reste une zone meurtrie, où la reconstruction semble encore lointaine.
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Dans les champs, les cultivateurs s’acharnent malgré tout à préparer les terres pour les prochaines semailles. Mais l’espoir a du mal à renaître. « Pendant la guerre, notre bétail a été tué et mangé par les soldats. On ne cultivait pas. Aujourd’hui, les combats ont cessé, mais on a peu d’espoir », confie Teklay, un agriculteur de la région d’Higol.
En 2023, les criquets ont ravagé les récoltes, aggravant encore la situation. Cette année, les paysans s’attendent à peine à 50 kilos de récolte, soit un seul sac. Pire encore, beaucoup n’ont plus accès à leur propre terre, forcés de la louer et d’en céder la moitié de la production.
Le manque de moyens, de matériel et de bétail handicape sérieusement le redémarrage de l’activité agricole. « Aujourd’hui, on a vraiment besoin de fertilisant et de bétail », déplore un autre cultivateur d’apres les médias locaux. Certains n’ont même plus assez de bœufs et doivent se tourner vers des ânes pour tirer leurs charrues.
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Malgré les efforts, la paix n’a pas encore permis de relancer le secteur agricole. Une aide humanitaire a bien été déployée, mais elle s’avère encore insuffisante pour permettre aux agriculteurs tigréens de renouer avec l’espoir d’une récolte viable. La communauté internationale est appelée à redoubler d’efforts pour venir en aide à cette région meurtrie, afin de permettre à ses habitants de renouer avec une vie digne et prospère.