Le sommet Nutrition for Growth, après le Japon en 2021, a rassemblé des leaders mondiaux, des dignitaires et des représentants d’organisations internationales. Le président français Emmanuel Macron a souligné l’importance de la lutte contre la malnutrition, la qualifiant de « combat pour la paix et pour notre planète ». Il a annoncé un engagement de 27 milliards de dollars pour soutenir cette cause, un montant équivalent à celui promis lors du sommet de Tokyo.
Les bailleurs de fonds internationaux ont également répondu présents. La Banque africaine de développement a promis 9,3 milliards de dollars, la Banque Mondiale 5 milliards de dollars et l’Union européenne 3,4 milliards de dollars. Quatre fondations philanthropiques, dont la Fondation Gates, ont annoncé un soutien de 250 millions de dollars pour améliorer la nutrition des femmes enceintes.
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La malnutrition touche particulièrement les femmes, qui représentent près de 80 % des producteurs alimentaires mondiaux. Selon l’UNICEF, une femme sur trois souffre d’anémie, un indicateur de l’accès limité à une alimentation de qualité. Des facteurs tels que la pauvreté et des normes sociales discriminatoires aggravent cette situation. Edward Ssebbombo, directeur de l’ONG Mama, a noté que des règles culturelles excluent les femmes de certains aliments, entraînant des complications de santé, notamment pendant la grossesse.
L’Afrique s’engage également dans la lutte contre la malnutrition. Le ministre de la Santé de la Côte d’Ivoire a annoncé un budget de 15 % pour la nutrition, soit environ 240 milliards de francs CFA, en réponse à des défis tels qu’un taux d’anémie de 61 % chez les femmes et un retard de croissance touchant 10 % des enfants.
Cependant, des défis mondiaux comme la guerre en Ukraine perturbent les chaînes d’approvisionnement alimentaire. Brieuc Pont, envoyé spécial du ministère français des Affaires étrangères, a souligné les effets dévastateurs de ce conflit sur les exportations de blé et les intrants agricoles, aggravant la crise alimentaire mondiale.
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Pour faire face à cette crise, des solutions à long terme sont envisagées. Le gouvernement kényan se concentre sur l’amélioration de la collecte de données pour cibler les actions nutritionnelles, tandis que l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) promeut l’autosuffisance alimentaire par le biais de l’agriculture locale.
La lutte contre la malnutrition doit être une priorité dans les politiques de développement. Les experts appellent à un changement radical des systèmes agricoles mondiaux, en favorisant l’autonomie alimentaire et en investissant dans des semences résilientes face au changement climatique. La communauté internationale doit intensifier ses efforts pour résoudre ce problème qui affecte des millions de personnes.