Accusée d’avoir versé des pots-de-vin à des responsables camerounais, Glencore est au cœur d’une enquête menée par la SNH pour déceler les complices de cette affaire. Alors que la justice britannique doit dévoiler les noms des personnes impliquées d’ici le 8 octobre, la SNH exprime sa volonté de nettoyer son image. Cependant, des critiques émergent, notamment de Me Akere Muna, ancien bâtonnier et fervent défenseur de la lutte anticorruption, qui met en doute la transparence et la proactivité de la SNH face à ces allégations.
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Le directeur de la SNH a ouvert une enquête pour déterminer les complices camerounais de Glencore, qui a été citée pour corruption au Cameroun. La société attend que le tribunal de Westminster, à Londres, révèle les noms des responsables impliqués dans cette affaire de pots-de-vin. L’audience a été renvoyée au 8 octobre devant la Southwark Crown Court, jugée plus apte à traiter ces accusations graves.
Dans un communiqué publié le 10 septembre, la SNH a exprimé sa satisfaction quant aux progrès des poursuites contre ceux qui ont entaché son image par des actes de corruption. Cependant, Me Akere Muna souligne que la réputation de l’entreprise est déjà compromise en raison de son manque de transparence, surtout depuis que l’affaire a été rendue publique il y a deux ans. Selon lui, la SNH n’a réagi sérieusement qu’après que le Serious Fraud Office du Royaume-Uni a rendu publics les noms d’anciens employés de Glencore inculpés.
Me Muna critique également la SNH pour avoir prétendu avoir suspendu ses relations commerciales avec Glencore sans fournir de preuves concrètes. Il ajoute que l’entreprise semble complice des agissements de Glencore, ce qui soulève des questions sur son intégrité.
Pour l’avocat, il est peu probable qu’un Camerounais soit inculpé parmi les personnes accusées au Royaume-Uni. Il souligne que le véritable enjeu réside dans les détails des accusations, qui pourraient révéler l’implication de Camerounais au fur et à mesure de la procédure.
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L’affaire Glencore s’inscrit dans un contexte plus large de lutte contre la corruption en Afrique, mettant en lumière les défis de la gouvernance dans le secteur pétrolier. La possible identification de complices camerounais pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la perception internationale du pays, déjà mal classé par Transparency International, se trouvant au 140ème rang sur 180 en matière de perception de la corruption.
Le scandale a débuté en mai 2022, lorsque Glencore a admis avoir versé environ 7 milliards de FCFA (12 millions de dollars) à des responsables camerounais, notamment à la SNH et à la SONARA, pour obtenir des faveurs dans le secteur pétrolier. Glencore a également reconnu des actes similaires dans d’autres pays africains, révélant ainsi un schéma de corruption au sein de l’industrie pétrolière du continent.