Intitulé le « rapport Nexus », ce document souligne l’importance d’une approche globale face aux crises environnementales interconnectées. Fabrice DeClerck, un spécialiste de l’alimentation et co-auteur du rapport, déclare que la nécessité d’interactions accrues entre les différents accords environnementaux n’a jamais été aussi pressante. Les scientifiques mettent en garde contre les conséquences néfastes de solutions isolées, comme le traitement du changement climatique sans prendre en compte ses impacts sur la biodiversité.
« Ce rapport offre l’évaluation scientifique la plus ambitieuse jamais réalisée sur les liens complexes entre la biodiversité, l’eau, l’alimentation et la santé », affirme l’IPBES. En améliorant la compréhension de ces interconnexions, les résultats de l’évaluation visent à favoriser une gestion et une gouvernance synergique et holistique.
Le rapport se penche sur la manière dont la perte de biodiversité, la disponibilité et la qualité de l’eau, l’insécurité alimentaire, les risques sanitaires et le changement climatique sont imbriqués. Il souligne que le changement climatique, bien que non mentionné dans le titre, interagit de manière significative avec tous les autres éléments du Nexus.
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L’importance de la biodiversité, souvent sous-estimée, est capitale pour notre survie. Elle soutient nos approvisionnements en eau et en nourriture, régule les cycles hydrologiques, contrôle les ravageurs, stabilise le climat et préserve les identités culturelles. Le rapport insiste sur le rôle vital des zones humides dans la régulation de l’eau et la capacité à atténuer les événements climatiques extrêmes.
Le rapport révèle également des statistiques alarmantes : environ 7 000 milliards de dollars par an sont investis dans des activités nuisibles à la biodiversité, tandis que seulement 200 milliards de dollars sont alloués à sa restauration. Le coût de l’inaction face à ces crises environnementales pourrait atteindre entre 10 000 et 25 000 milliards de dollars par an, représentant jusqu’à 25 % du produit intérieur brut mondial.
Par ailleurs, 80 % de la population souffrant de sous-alimentation vit dans des pays en développement, où la perte de biodiversité exacerbe les inégalités en matière de santé et de nutrition. Le rapport révèle que le changement climatique a causé entre 12 000 et 19 000 décès d’enfants en Afrique entre 2011 et 2020, illustrant ainsi les conséquences graves de l’inaction.
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Le rapport de l’IPBES souligne une réalité incontournable : pour faire face aux défis environnementaux, il est impératif d’adopter une approche intégrée qui reconnaisse les liens entre l’eau, la santé, l’alimentation, la biodiversité et le changement climatique. En identifiant des solutions communes et en renforçant la coopération entre les secteurs, il est possible de bâtir un avenir plus durable pour l’humanité et la planète.