Dans un contexte de concurrence accrue avec la Chine pour l’accès aux matières premières stratégiques en Afrique, les États-Unis renforcent leur présence dans le secteur minier de la République démocratique du Congo (RDC). Cette semaine, le gouvernement américain a ainsi annoncé une subvention de 2 millions de dollars au profit d’une usine congolaise de transformation du cuivre et du cobalt.
Cette aide, accordée par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), s’inscrit dans un programme de financement de 20 millions de dollars dédié aux minéraux critiques africains. Elle permettra à l’usine ROK Metals, située à Likasi dans la province du Katanga, d’augmenter significativement sa production mensuelle de cathodes de cuivre et d’hydroxyde de cobalt.
LA REDACTION VOUS PROPOSE : L’IPC ANALYSE L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE AIGUË EN RCA
Premier producteur mondial de cobalt, la RDC ne fournit pourtant qu’à peine 1% du cobalt raffiné utilisé dans le monde. Deuxième producteur de cuivre au niveau global, le pays s’efforce désormais d’investir dans la transformation locale de ses ressources minières, afin d’en tirer davantage de bénéfices.
« L’augmentation des investissements, en particulier dans le cobalt, le cuivre et d’autres minerais critiques, offre une opportunité significative de catalyser le développement durable en RDC », souligne l’USAID dans un communiqué.
Ce soutien américain illustre la nouvelle orientation de la stratégie de Washington dans le secteur minier en Afrique. Confronté à la montée en puissance de la Chine dans la région, les États-Unis entendent désormais mettre la transformation locale au cœur de leurs nouveaux partenariats avec les pays producteurs de métaux stratégiques.
Un choix qui intervient alors que la chaîne de valeur mondiale des batteries et des véhicules électriques devrait atteindre 8 800 milliards de dollars en 2025. Mais malgré ses immenses réserves, le continent africain ne devrait capter que 55 milliards de dollars de cette manne, selon les prévisions de la Banque africaine de développement (BAD).
C’est dans ce contexte que le gouvernement américain a signé en décembre 2022 un protocole d’accord avec la RDC et la Zambie, prévoyant le développement d’une chaîne de valeur intégrée transfrontalière pour la production de batteries pour véhicules électriques.
LA REDACTION VOUS PROPOSE AUSSI : 1,22 MILLIARD DE FRANCS CFA GÉNÉRÉ POUR LA PREMIÈRE SÉQUESTRATION DE CRÉDIT CARBONE EN RCA
Le choix de l’usine ROK Metals pour bénéficier de la subvention américaine s’est fait après un processus de sélection mené en collaboration avec le ministère des Mines congolais, dans le cadre du DRC Mining Week qui s’est tenu du 12 au 14 juin 2024. D’autres projets ont été retenus dans le cadre de ce programme destiné à identifier des « concepts innovants du secteur privé susceptibles de générer rapidement de nouvelles exportations et de nouveaux investissements dans des projets de minéraux critiques ».
Bien que le montant de la subvention soit relativement faible, quand on le compare aux sommes investies ces dernières années dans le secteur minier par différents partenaires de la RDC, notamment la Chine, le projet ROK Metals illustre la nouvelle orientation de la stratégie américaine dans les Mines en Afrique.
