Depuis le début de l’année 2025, la politique extérieure des États-Unis a connu un tournant majeur. Avec le retour de Donald Trump à la présidence, un décret exécutif signé le 20 janvier a suspendu pour 90 jours la plupart des aides étrangères, y compris celles destinées à l’environnement, à la santé et au développement durable. Avec d’importantes répercussions immédiates en Afrique.
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Le 14 mai, le Conseil danois pour les réfugiés (DRC) a annoncé la fermeture de ses programmes dans six pays africains à savoir, le Burundi, la République centrafricaine et la Tanzanie. L’organisation, a justifié sa décision par l’arrêt brutal du soutien financier américain, qui assurait 20 % de son budget. D’autres ONG signalent également des difficultés similaires.
Cette suspension compromet directement les initiatives climatiques mises en œuvre en Afrique. Par exemple le projet de déploiement d’infrastructures d’énergie propre en Afrique australe. Avec un budget de 84,5 millions de dollars, ce programme visait à établir trois millions de nouvelles connexions électriques et à éviter l’émission de 14 millions de tonnes de gaz à effet de serre. Ces objectifs sont désormais menacés.
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Les répercussions ne se limitent pas aux projets environnementaux. En Ouganda, près d’un million de réfugiés ont vu leurs rations alimentaires suspendues. En Éthiopie, des programmes de santé destinés aux femmes et aux enfants ont été interrompus. D’après les données publiées par E&E News, plus de 5 500 contrats de l’USAID ont été annulés depuis janvier, parmi lesquels de nombreux projets en lien avec le climat. Face à cette situation, plusieurs acteurs régionaux appellent à des actions coordonnées. De nombreux pays africains, ainsi que l’Union africaine, ont exprimé leur préoccupation quant à la dépendance excessive envers les financements extérieurs pour des secteurs aussi stratégiques que l’adaptation climatique ou la sécurité alimentaire.