Trente milliards de dollars dédiés aux solutions pour le climat. C’était en tout cas la belle promesse de la COP28 qui s’est tenue fin 2023 à Dubaï. Mais une enquête du média indépendant Climate Home News a révélé que de l’argent de ce fonds a été investi dans des projets gaziers et pétroliers. La nouvelle fait l’effet d’une bombe chez les défenseurs de l’environnement.
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Quatre mois plus tard, « l’un des fonds initiaux soutenus par ALTÉRRA avec un engagement de 300 millions de dollars a accepté d’acheter un important gazoduc fossile en Amérique du Nord », selon Climate Home qui a découvert, après enquête, que « Global Infrastructure Fund IV » de BlackRock a acquis la moitié du réseau de transport de gaz naturel de Portland, long de 475 km, Morgan Stanley prenant le reste dans le cadre d’une transaction d’une valeur globale de 1,14 milliard de dollars.
Ce n’est pas la première fois que ces dérives sont constatées, regrette Andreas Sieber, directeur associé de l’ONG 350.org. « L’argent a été caché en le confiant à un gestionnaire d’actifs financiers puis en le faisant passer par des fonds secondaires. Ce fonds était présenté comme un fonds pour le climat. Il était en tout cas présenté comme tel par un patron du secteur pétrolier. »
Cette histoire de financement de pipelines au lieu d’énergies renouvelables a donc confirmé les pires craintes des défenseurs de l’environnement. « Cela s’est déjà produit par le passé, lorsque des fonds dits ‘climatiques’ ont été utilisés à mauvais escient. Nous ne sommes donc pas particulièrement surpris, mais il faut vraiment que cela change. Il ne s’agit pas d’un fonds climatique. C’est le contraire de ce qui devrait être fait ! », s’insurge Andreas Sieber.
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Selon lui, « il y a des implications plus larges et c’est pourquoi ce fonds est particulièrement scandaleux. Il a été créé par la présidence de la COP28. Il doit faire l’objet d’un examen et d’un contrôle beaucoup plus approfondis. Il faut que l’argent aille à des énergies propres et non à des énergies fossiles polluantes. »
