Alors qu’ils réalisaient une étude d’impact sur l’exploitation des fonds marins, des scientifiques ont fait une découverte inattendue : de l’oxygène proviendrait de pierres contenant des métaux plutôt que d’organismes vivants. Les auteurs de l’étude, publiée dans Nature Geoscience, ont baptisé ce phénomène l’« oxygène noir ».
Cette découverte pourrait avoir des répercussions importantes sur les débats autour de l’exploitation minière des grands fonds, alors qu’un moratoire est actuellement discuté à l’Autorité internationale des fonds marins, à Kingston, en Jamaïque.
« C’est une découverte qui nous montre ce que signifie avoir l’océan comme frontière », annonce la professeure Lisa Levin de l’Institut d’océanographie Scripps de La Jolla, en Californie. Lors d’une campagne scientifique sur le fonctionnement du fond des océans, les chercheurs ont en effet observé que de l’oxygène était produit à grande profondeur, là où la photosynthèse est impossible.
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En emprisonnant des sédiments et de l’eau sous cloche, les scientifiques s’attendaient à voir le taux d’oxygène diminuer. Mais à leur grande surprise, celui-ci « a triplé en deux jours », selon le communiqué. Des expériences complémentaires ont révélé une tension électrique à la surface des nodules métalliques, suggérant une possible électrolyse sous-marine.
Cette découverte soulève des questions sur l’impact de l’exploitation minière en haute mer, alors que des entreprises comme The Metals Company et UK Seabed Resources convoitent ces fonds marins pour leurs métaux nécessaires aux batteries électriques ou aux panneaux solaires. La Coalition pour la conservation des fonds marins y voit une raison supplémentaire d’imposer un moratoire, qui fait actuellement l’objet de débats à l’Autorité internationale des fonds marins.