Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a souligné l’urgence d’une augmentation considérable du financement pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) lors des festivités marquant le 50e anniversaire de la Banque islamique de développement (BID) à Riyad. Adesina a mis en évidence le déficit financier annuel croissant de 4 000 milliards de dollars, qui menace de compromettre les efforts visant à atteindre les ODD d’ici 2030.
Lors de son discours devant un public composé de hauts fonctionnaires, de dirigeants financiers et de représentants du secteur privé, Adesina a souligné le rôle essentiel des banques multilatérales de développement dans la réponse à ces besoins grâce à une collaboration accrue et à des solutions financières innovantes. Il a également mis en avant le programme stratégique « High 5 » de la BAD, qui a été reconnu comme un pilier du progrès dans une analyse indépendante réalisée par le Programme des Nations unies pour le développement.
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Les « High 5 » – éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des populations en Afrique – ne sont pas seulement des objectifs ambitieux, mais aussi un plan stratégique pour le continent. Adesina a souligné que leur réalisation permettrait d’accomplir près de 90 % des Objectifs de développement durable pour l’Afrique.
Adesina a également mis l’accent sur cinq domaines clés nécessitant une action immédiate et un financement innovant : le changement climatique, la sécurité alimentaire, l’accès à l’énergie, la sécurité sanitaire et la mobilisation de ressources supplémentaires pour les ODD. Il a qualifié le changement climatique de défi le plus important pour atteindre les ODD, soulignant les dévastations économiques causées par les sécheresses, les inondations et les cyclones. Adesina a déclaré que l’Afrique aurait besoin de 277 milliards de dollars par an pour faire face au changement climatique, alors qu’elle ne reçoit actuellement que 30 milliards de dollars par an. Il a annoncé que la BAD s’était fixé pour objectif de mobiliser 25 milliards de dollars pour l’adaptation au climat d’ici 2025. Adesina a également appelé à un soutien total de l’appel du secrétaire général des Nations unies en faveur d’un plan de relance de 500 milliards de dollars par an pour les ODD.
Dans un contexte plus large, Adesina a souligné que les pays développés doivent accroître leur soutien en consacrant au moins 0,70 % de leur revenu national brut à l’aide publique au développement, parmi d’autres mesures cruciales.
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Plus tard dans la journée, Adesina a tenu des réunions bilatérales avec des responsables gouvernementaux clés et des institutions de développement à Riyad. Un protocole d’accord visant à renforcer le commerce bilatéral et la coopération entre le Royaume et le continent africain a été signé entre le président de la BAD et le PDG de Saudi Exim Bank, Hisham Almubarak. Cette initiative vise à promouvoir les échanges commerciaux entre l’Arabie saoudite et les pays africains, ainsi qu’à encourager les investissements dans des projets de développement en Afrique.