Cette information a été révélée par Aïda Diongue Niang, directrice de l’exploitation de la météorologie à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la métrologie (ANACIM). Dans un entretien téléphonique avec l’APS, Aïda Diongue Niang a souligné que la vulnérabilité du Sénégal est due à plusieurs facteurs. Le pays, avec ses côtes basses et sablonneuses, est géographiquement enclin à des risques d’érosion. De plus, la densité de la population sur le littoral, couplée à l’absence d’une politique de gestion efficace, aggrave cette situation.
Certaines zones insulaires, telles que les îles du Saloum et les îles de la basse Casamance, sont particulièrement menacées. La directrice a averti que l’élévation du niveau de la mer, liée au changement climatique, continuera d’affecter ces régions dans les années à venir.
LIRE AUSSI : Kinshasa : le gouvernement invite l’industrie Angel à tripler le recyclage des plastiques
Aïda Diongue Niang a expliqué que le rythme de montée des eaux est directement proportionnel aux émissions de gaz à effet de serre. Cette réalité est exacerbée par le réchauffement climatique, un phénomène qui nécessite une attention urgente. Des mesures d’adaptation sont envisageables dans certaines zones moins vulnérables, mais pour des endroits comme Guet Ndar à Saint-Louis, le déplacement des populations pourrait être la seule option viable.
Les évaluations de l’érosion côtière au Sénégal reposent sur des mesures effectuées par des satellites spécialisés, des marégraphes et des recherches scientifiques sur la morphologie des côtes. Aïda Diongue Niang a également mentionné que d’autres pays africains, tels que le Bénin, la Tanzanie et la Côte d’Ivoire, figurent parmi les pays les plus vulnérables à l’érosion côtière. En Afrique de l’Ouest, tous les pays côtiers, de la Mauritanie au Nigéria, partagent cette vulnérabilité en raison de leurs côtes basses et sablonneuses.
En parallèle de ses fonctions à l’ANACIM, Mme Niang occupe un rôle clé en tant que vice-présidente du groupe de travail du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). Le GIEC, fondé en 1988, rassemble des experts pour évaluer les informations scientifiques et socio-économiques liées aux changements climatiques, avec pour objectif de comprendre et de prévenir les risques associés.
LA REDACTION VOUS PROPOSE AUSSI : Camco et le GCF signent un accord de 50M USD pour les ER
La situation préoccupante du Sénégal face à l’érosion côtière souligne l’urgence d’une action concertée pour protéger les zones vulnérables. Des politiques de gestion côtière efficaces et une sensibilisation accrue au changement climatique sont essentielles pour préserver les écosystèmes et les communautés côtières du pays. Alors que la menace de l’érosion côtière continue d’augmenter, il est impératif d’agir rapidement pour minimiser les impacts sur la population et l’environnement.