En effet, les carburants sont sévèrement réglementés en Europe avec des teneurs en soufre ou encore en benzène régulées par des normes adoptées par l’Union Européenne. Ce qui n’est pas forcément le cas en Afrique, notamment dans les pays comme le Nigeria, le Ghana ou le Cameroun qui achetaient des carburants fossiles toxiques à des compagnies pétrolières de manière illégale. Des produits affichant souvent des taux de soufre de 1.500 ppm (parties par million) contre 10 ppm en Europe.
Après l’interdiction en 2023 des Pays-Bas, le port d’Anvers est devenu le point de départ de ces carburants plus que toxiques avec plus de 30 entreprises du secteur pétrolier et chimique présentes sur place, profitant des limites de certains pays en matière de régulation des carburants. On dénombre environ 137.000 barils par jour vers l’Afrique, et ce depuis la crise énergétique déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. A côté des carburants, le gaz et le pétrole transitent vers l’Afrique. Selon les données de S&P Global Commodities at Sea, publiées sur le site spécialisé Maritime Executive, les pays d’Afrique de l’Ouest ont importé environ 137.000 barils par jour depuis la Belgique en avril 2024, soit une augmentation de 18 % par rapport à la même période l’année précédente.
La Belgique va désormais appliquer les mêmes normes pour les carburants exportés que pour ceux utilisés sur son territoire. Cette interdiction du transit des hydrocarbures toxiques sera mise en application dans trois mois, a précisé la ministre de l’Environnement Zakia Khattabi. “Pendant bien trop longtemps, des carburants toxiques ont été expédiés depuis la Belgique vers des destinations incluant l’Afrique. Ils provoquent une très mauvaise qualité de l’air dans des pays tels que le Ghana, le Nigeria et le Cameroun et sont même cancérigènes”, a-t-elle rappelé.