Initiée par le Conseil hévéa-palmier à huile-coco (CHPC), cette rencontre a permis d’aboutir à un consensus sur une réforme stratégique qui ramène les cinq zones de production initialement proposées par le Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) à quatre zones opérationnelles. Cette nouvelle cartographie territoriale devrait entrer en vigueur dès janvier 2026.
Fruit de plusieurs mois de concertation, cette réforme vise à organiser plus efficacement la production, la collecte et la transformation de l’huile de palme à travers le territoire. Un comité de zonage sera mis en place dans les prochaines semaines pour piloter et superviser sa mise en œuvre, conformément à un calendrier convenu par les différentes parties prenantes.
Le président du Collège de la première transformation, Ettien Kangah, a salué cette avancée, tout en appelant à une action complémentaire de l’État pour soutenir le renouvellement des vieilles palmeraies, devenues peu productives, et relancer la dynamique des plantations villageoises. « Le zonage n’est qu’un levier. Il doit s’accompagner d’un vrai plan de financement pour améliorer les rendements », a-t-il souligné.
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Même son de cloche du côté des producteurs. Kouassi Constantin, président de la Fédération des producteurs de palmier à huile, a salué « une décision capitale pour une meilleure organisation de la filière ». Il a annoncé une campagne de sensibilisation à venir auprès des planteurs pour leur expliquer les nouvelles règles, les avantages du zonage, et l’importance de s’y conformer.
Pour les industriels, ce zonage revêt également une importance cruciale. Le secrétaire exécutif du Groupement des industriels transformateurs d’huile de palme (GITHP), Arsène Doudou, a insisté sur la nécessité de respecter rigoureusement les termes de la réforme. « La réussite de cette opération dépendra de notre capacité collective à appliquer fidèlement les décisions prises. Tout écart pourrait compromettre l’équilibre de la chaîne », a-t-il averti.
Clôturant les travaux au nom du directeur général du CHPC, Mohamed Sabah a exprimé sa satisfaction quant à l’esprit de consensus ayant prévalu tout au long des discussions. Il a rappelé que ce nouveau découpage territorial vise notamment à mieux réguler l’approvisionnement des usines, soutenir les petits transformateurs, et assurer une meilleure protection des acteurs les plus vulnérables de la filière.
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Avec une production annuelle d’environ 500 000 tonnes d’huile de palme, la Côte d’Ivoire se positionne comme l’un des premiers producteurs du continent africain. La filière représente un pilier de l’économie agricole, en termes de création d’emplois, de revenus pour les petits producteurs, et de contributions aux exportations agro-industrielles.
Ce nouveau zonage, en renforçant la coordination entre les acteurs, pourrait donner un coup d’accélérateur à la professionnalisation du secteur, tout en améliorant sa résilience face aux défis climatiques, fonciers et économiques.
Reste désormais à assurer une mise en œuvre transparente et inclusive de la réforme, avec un accompagnement technique et financier adapté, pour que le palmier à huile reste un moteur de développement rural en Côte d’Ivoire.
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