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Gabon : l’État renforce sa présence dans le secteur pétrolier avec deux nouveaux champs offshores

Le Gabon poursuit son ambition de souveraineté énergétique avec la signature de nouveaux accords attribuant à la société nationale Gabon Oil Corporation l’exploitation de deux champs offshores. Une initiative qui marque le renforcement du rôle de l’État dans un secteur clé de l’économie, encore largement dominé par les multinationales.

par Patricia Angonemane

Le gouvernement gabonais franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de souveraineté énergétique. La société nationale Gabon Oil Corporation (GOC) s’est vu attribuer, jeudi 30 octobre, l’exploitation des champs offshores Konzi et Ayol, marquant une avancée majeure dans la volonté du pays de reprendre le contrôle de ses ressources pétrolières.

Le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema, et le directeur général de la GOC, Marcellin Simba Ngabi, ont signé à Libreville un contrat d’exploration et de partage de production pour les champs désignés « Konzi–Ayol n° G5-146 ». Cette signature intervient moins de trois semaines après l’obtention par la GOC du permis Dinonga-Irondou, le 10 octobre dernier, confirmant la montée en puissance de la société nationale sur un marché jusqu’ici dominé par des multinationales telles que BW Energy et Perenco.

Selon le ministère du Pétrole, ces nouveaux accords traduisent « la volonté du gouvernement de replacer la valeur nationale au centre de l’industrie pétrolière ». Cette orientation stratégique vise à accroître la part des entreprises locales dans l’exploitation du brut, tout en consolidant la souveraineté économique du pays.

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La signature des nouveaux contrats intervient dans un contexte de baisse de la production pétrolière. Celle-ci est passée à 2,873 millions de tonnes (soit 20,9 millions de barils) au premier trimestre 2025, contre 2,995 millions de tonnes (21,9 millions de barils) à la même période en 2024, soit une baisse d’environ 4 %.
Face à cette tendance, les autorités entendent stabiliser la production tout en renforçant la présence de l’État dans la gestion des actifs stratégiques.

D’après la Banque mondiale, le secteur pétrolier représente près d’un quart du PIB national (entre 23 % et 24,2 %) et environ 10,5 % des recettes publiques. Ces chiffres illustrent le poids déterminant du pétrole dans l’économie gabonaise, mais aussi la vulnérabilité du pays face aux fluctuations du marché mondial.

La montée en puissance de la GOC s’inscrit dans une vision de long terme, portée par un plan de souveraineté énergétique. Ce plan combine la valorisation des ressources nationales et la coopération internationale : des mémorandums d’entente ont récemment été signés avec des majors comme BP et ExxonMobil pour l’exploration de nouveaux gisements en eaux profondes.

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Selon les autorités, près de 70 % du domaine offshore gabonais reste encore inexploré, offrant un potentiel considérable pour les années à venir. En confiant à la GOC de nouveaux blocs stratégiques, le gouvernement entend faire du secteur pétrolier un levier de croissance durable, de création d’emplois qualifiés et de transfert de compétences vers les acteurs locaux.

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