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Sierra Léone, des marées hautes menacent les villages des pêcheurs

by AfriVe

Au moment où le soleil se lève sur Bonthe, petite ville côtière de l’île Sherbro, une île éloignée de la Sierra Leone, les réminiscences d’un passé colonial, pas si lointain, baignent dans la lueur de l’aurore, brillante et rosée. Un entrepôt de pierre en ruine, sa façade marquée par l’eau de mer et l’humidité, s’élève devant un vaste estuaire et une forêt de mangroves.

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Si les premiers rayons du soleil illuminent les bateaux de pêche aux couleurs vives qui flottent du côté de Bonthe, ils font également ressortir une nouvelle structure beaucoup moins joviale de la petite île. Ces rayons de soleil laissent entrevoir le mur fait de pierre et de béton qui borde la ville. Il s’agit d’une digue construite il y a quelques années pour lutter contre les inondations, devenues courantes dans la région pendant la saison des pluies. L’océan gagne en effet de plus en plus de terrain sur la ville de Bonthe, comme dans les nombreuses villes côtières de l’Afrique de l’Ouest.

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Lors de la COP 27, la Conférence des Nations Unies sur le climat qui s’est tenue cette année en Égypte, la question de la responsabilité climatique a été au centre des débats, et a mené à une tentative d’accord, bien que vague, sur la création d’un fonds « pertes et dommages » consacré à la compensation des dégâts climatiques subis par les pays vulnérables. Dans des zones comme Bonthe, le débat sur les pertes et les dommages n’est pas une abstraction. Les habitations sont en train de disparaître en mer et d’autres catastrophes pourraient rapidement faire surface. Les questions telles que : « Quel montant de compensation devra être alloué pour que les communautés puissent s’adapter à un environnement en pleine mutation ? » et « sous quelle forme cette aide devra être versée ? » restent toutefois très controversées. Très controversées certes, mais liées à des enjeux de la plus haute importance pour les populations qui subissent les inondations, les chaleurs extrêmes, et qui, comme ici à Bonthe, voient l’océan empiéter de plus en plus sur leurs terres.

 Entre 2015 et 2021, l’estuaire du fleuve Sherbro a été l’une des priorités du projet phare d’aide environnementale de l’USAID (l’Agence des États-Unis pour le développement international) mené en Afrique de l’Ouest. Dans le cadre de ce projet, l’USAID et ses parties contractantes ont financé la plantation d’arbres de mangroves (ou palétuviers), qui constituent une barrière naturelle contre les inondations, et ont aidé à la construction de digues de fortune dans certaines bourgades de pêcheurs de l’estuaire. Mais quelques années seulement après la clôture du projet, les efforts déployés par l’organisation souffrent déjà des pressions économiques locales, voire ont été en grande partie réduits à néant.

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