Le World Government Summit, qui s’est tenu à Dubaï et s’est conclu le 13 février 2025, a été un événement marquant pour les discussions internationales. Avant de participer au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le président malgache Andry Rajoelina a profité de cette plateforme pour présenter les avancées de Madagascar en matière de développement agricole et de sécurité alimentaire.
L’agriculture est un enjeu majeur pour Madagascar, employant 80 % de sa population. Rajoelina a réaffirmé son engagement à centraliser ce secteur dans le développement national, affirmant que « nourrir sa population est la première mission d’un bon leader ». Pour lui, la souveraineté alimentaire est essentielle, non seulement pour la croissance économique, mais aussi pour garantir l’indépendance du pays face aux fluctuations des marchés internationaux.
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L’objectif principal du gouvernement malgache est de transformer Madagascar en grenier à riz de l’Afrique. Actuellement, le pays se classe comme le troisième producteur de riz du continent, avec une production de 3,2 millions de tonnes pour la campagne 2023/2024, alors que les besoins nationaux s’élèvent à 3,7 millions de tonnes. Bien que des pays comme l’Égypte et le Nigéria produisent davantage, Madagascar bénéficie de terres arables inexploitées, représentant une occasion précieuse d’accroître sa production.
Pour 2025, Madagascar envisage d’augmenter la surface cultivée de riz de 100 000 hectares, espérant ajouter 1 million de tonnes à sa production annuelle. Le gouvernement a prévu un budget de 573 milliards d’ariarys (122 millions de dollars) pour l’achat de semences hybrides. Rajoelina a souligné l’importance de la modernisation, précisant que des techniques agricoles avancées pourraient tripler les rendements, atteignant jusqu’à 12 tonnes par hectare.
L’ambition est d’atteindre l’autosuffisance alimentaire d’ici 2026 et de commencer à exporter vers d’autres pays africains. D’après les prévisions de l’OCDE-FAO, la part de l’Afrique dans les importations mondiales de riz pourrait atteindre 41 % dans les années à venir, offrant ainsi un marché florissant pour les producteurs locaux.
Cependant, le financement reste un défi crucial. Un rapport de la Banque africaine de développement indique que Madagascar doit mobiliser 3,11 milliards de dollars pour soutenir son secteur agricole. Bien que le gouvernement ait prévu d’allouer 10 % de son budget à l’agriculture, un déficit de 2,11 milliards de dollars persiste.
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De plus, Madagascar fait face à des défis climatiques importants. Selon le FMI, 33 % de la population est confrontée à l’insécurité alimentaire en raison de catastrophes naturelles récurrentes. Pour atténuer ces impacts, le gouvernement met en place des infrastructures d’irrigation et promeut des semences résistantes, mais cela nécessite des investissements considérables, rendant les partenariats internationaux indispensables pour assurer une sécurité alimentaire durable.