Tous les samedis, plus de 200 commerçants participent au marché de la Petite-Hollande, à Nantes. « C’est le plus gros marché de plein vent de l’Ouest. 4 à 5 tonnes de déchets sont produits chaque semaine », confirme Hervé Fournier, conseiller municipal de la ville. Le constat général est que la plupart des sacs plastiques produits là-bas terminent généralement leur course dans la Loire toute proche du marché. Depuis 2020, les habitants se mobilisent au sein des associations comme l’association Engagement 87 Nantes pour venir à bout de l’invasion des sacs plastiques. La ville assure avoir pris certaines mesures comme l’interdiction en septembre 2021 de distribuer sur le marché tout sac plastique jetable.
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Mais la dispersion de plastique continue, de façon plus ou moins importante selon la météo, le sens du vent, le nombre de commerçants ou la fréquentation. Sophie Eberhart dénonce des solutions trop anecdotiques, et un manque d’accompagnement des commerçants : « En réalité, plutôt que d’interdire et sanctionner, il faudrait faire un gros travail d’information auprès des commerçants, mais aussi de leurs fournisseurs de sacs. Beaucoup de marchands sont convaincus de bien faire car ils ne sont pas suffisamment informés. » En juin 2022, l’association a mis la métropole en demeure de prendre des mesures plus systémiques.
Nantes n’est pas un cas isolé. Sur la plupart des marchés de France, les sacs plastiques continuent de s’échanger et de… s’échapper. Même chose chez nombre de petits commerçants. Pourtant, ces sacs de caisse sont interdits depuis le 1er juillet 2016, soit sept ans ! Les autres sacs en plastique distribués en magasin (pour les légumes et autres produits frais), eux, sont censés avoir disparu depuis le 1er juillet 2017.
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Évidemment, les fabricants se sont engouffrés dans la brèche. « Ils ont juste augmenté l’épaisseur du sac et écrit le mot “réutilisable” dessus. Or, bien souvent, les consommateurs l’utilisent comme un sac classique et ne vont pas le réutiliser », constate Diane Beaumenay-Joannet, chargée de plaidoyer à Surfrider. Elle regrette également que la densité ne soit pas indiquée sur chaque sac.
Moins chers que les sacs réutilisables ou que les sacs en papier, les pochons en plastique léger continuent donc à circuler via des filières parallèles, situées à l’étranger.