Selon un rapport publié le 14 août par Sustainable Energy for All (SEforALL), l’Afrique reçoit environ 87 % des investissements mondiaux pour le développement de mini-réseaux électriques, représentant plus de 3,1 milliards de dollars au total, dont près de 2,7 milliards de dollars sont alloués aux pays africains. Cette dynamique est particulièrement significative dans le contexte de l’électrification des zones reculées d’Afrique subsaharienne, où les mini-réseaux jouent un rôle crucial.
La répartition des financements montre que l’Afrique de l’Ouest se distingue avec 808 millions de dollars, suivie par l’Afrique de l’Est avec 639 millions et l’Afrique centrale avec 416 millions. En revanche, l’Afrique australe et du Nord reçoivent des montants beaucoup plus faibles. En outre, 821 millions de dollars sont investis dans des projets multi-régionaux couvrant l’ensemble du continent.
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Le rapport met en évidence deux tendances majeures dans le financement des mini-réseaux. Premièrement, les financements des partenaires au développement ont considérablement augmenté, passant de quelques millions dans les années 2000 à plus de 2,5 milliards de dollars en 2023. Deuxièmement, la participation des investisseurs privés a également crû, atteignant près de 600 millions de dollars en 2022, contre moins de 100 millions en 2015. Ces évolutions témoignent d’une prise de conscience croissante du potentiel des mini-réseaux pour atteindre les objectifs mondiaux d’accès à l’énergie.
Les financements mixtes, alliant subventions et emprunts, jouent un rôle clé pour attirer les investisseurs commerciaux et d’impact, améliorant ainsi la viabilité des projets de mini-réseaux. Des plateformes de financement à guichet unique sont en cours de développement pour fournir des solutions financières complètes, y compris le préfinancement et l’assistance technique.
En Afrique subsaharienne, le nombre d’installations de mini-réseaux a connu une augmentation spectaculaire, multipliant par six le nombre de connexions depuis 2018. Entre 2019 et 2021, le nombre de connexions a presque doublé, atteignant plus de 78 000, malgré les défis liés à la pandémie de Covid-19. Parmi les 20 pays ayant le plus accès aux mini-réseaux, dix se trouvent en Afrique subsaharienne, avec les Seychelles en tête, fournissant de l’électricité à près de 8 % de sa population via des mini-réseaux.
Cette croissance est attribuée à la reprise des projets interrompus pendant la pandémie, aux avancées technologiques et à la baisse des coûts des énergies renouvelables. Des cadres politiques favorables dans plusieurs pays, comme le Nigeria et le Kenya, ont également facilité cette expansion.
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Enfin, le rapport note que les mini-réseaux deviennent de plus en plus « verts », avec une réduction significative de la part de la capacité diesel, qui est passée de 42 % à 29 % entre 2018 et 2024. Cette tendance est accompagnée d’une forte augmentation de l’utilisation des systèmes solaires, qui ont progressé de 14 % à 59 %, reflétant les efforts mondiaux pour réduire les émissions de carbone et améliorer l’accessibilité financière des énergies renouvelables.