Le continent africain fait face à des risques élevés liés au changement climatique, mais manque cruellement de moyens financiers pour mettre en œuvre les stratégies nécessaires. Selon les estimations de la Climate Policy Initiative, l’Afrique aurait besoin de 2 800 milliards de dollars entre 2020 et 2030 – soit environ 250 milliards de dollars par an, représentant près de 10% du PIB africain – pour atteindre ses objectifs de lutte contre le réchauffement climatique. Cependant, les ressources engagées à ce jour ne représentent que 300 milliards de dollars, soit un peu plus de 10% des besoins identifiés.
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Cette situation s’explique en grande partie par la forte dépendance de l’Afrique aux financements extérieurs pour ses initiatives climatiques. En effet, près de 90% des investissements liés au climat en Afrique proviennent d’entités étrangères, alors que le continent ne représente que 7% des émissions cumulées de gaz à effet de serre depuis le milieu du 19e siècle. « Le continent dépend largement des financements externes pour les initiatives climatiques », souligne Colin Bermingham, économiste à la Banque européenne d’investissement.
Malgré tout, une croissance continue du financement de l’action climatique a été observée ces dernières années en Afrique, atteignant 22,5 milliards de dollars en 2020, soit une hausse de près de 6% par rapport à 2019. Cette somme comprend à la fois des financements publics et privés, nationaux et internationaux. L’effort est en grande partie porté par les banques multilatérales de développement, qui ont déployé plus de 10 milliards de dollars de finance climat en Afrique en 2020, soit 45% du total.
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Bien que des progrès aient été accomplis, le fossé reste important entre les besoins de financement identifiés et les ressources mobilisées à ce jour. Pour maintenir l’élan contre le changement climatique sur le continent africain, une coordination renforcée de tous les acteurs, nationaux et internationaux, sera nécessaire. Le coût sera certes important, mais le prix de l’inaction serait nettement plus élevé, tant les impacts du dérèglement climatique menacent les populations et les économies africaines.