Le CORAF se projette avec confiance vers 2025, même après l’annonce du retrait de l’USAID, un de ses principaux bailleurs de fonds. Lors d’une réunion tenue le 25 février 2025, l’organisation a articulé sa vision pour l’avenir des parcs de technologies agricoles en Afrique de l’Ouest et du Centre, en soulignant la nécessité d’une approche diversifiée pour assurer leur développement.
Pour renforcer sa stratégie, le CORAF prévoit de mobiliser des acteurs privés locaux et d’intégrer des projets de développement nationaux. Ces parcs, conçus comme des laboratoires de terrain, ont pour mission de tester et de promouvoir des innovations agricoles adaptées aux contextes locaux. Le Dr Lamien Nieyidouba, responsable du programme au CORAF, a rassuré les participants sur la diversité des partenaires impliqués, tels que la Banque mondiale et la coopération suisse, garantissant ainsi la continuité des initiatives malgré le retrait de l’USAID.
LIRE AUSSI : Programme d’Amélioration Génétique de l’Élevage au Sénégal
La diversification des sources de financement est cruciale pour le CORAF. Bien que la perte de l’USAID soit significative, l’organisation envisage d’accroître ses financements pour étendre les parcs de technologies agricoles dans de nouvelles régions, en les rapprochant des agriculteurs. Le Dr Nieyidouba a souligné l’importance d’un soutien gouvernemental pour permettre une mise en œuvre à grande échelle, tout en maintenant des coûts unitaires maîtrisés.
Le Sénégal se positionne comme un modèle dans l’implantation de ces parcs. Avec plusieurs structures établies depuis 2020, notamment à Bambey, le pays a pour objectif d’atteindre tous les producteurs agricoles. Les huit parcs existants sont adaptés aux conditions agroclimatiques locales, avec des projets d’expansion vers des régions plus éloignées.
Cette initiative répond à un défi majeur identifiés par le Dr Aliou Faye de l’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA), qui a noté que les innovations agricoles sont souvent isolées dans des laboratoires. Le programme I-RICH a été instauré pour diffuser ces innovations, avec les parcs agissant comme vitrines pour tester leur efficacité.
LA REDACTION VOUS PROPOSE : Production de riz, la Côte d’Ivoire vise une autosuffisance à l’horizon 2026
Les parcs de démonstration reposent sur trois axes principaux : l’utilisation de variétés améliorées, des pratiques culturales innovantes comme l’association de cultures, et des outils d’aide à la décision pour les producteurs. Ces centres de formation accélèrent l’adoption d’innovations agricoles et soutiennent également les institutions académiques.
Les résultats obtenus jusqu’à présent illustrent le succès de cette approche. Par exemple, la variété de mil SL 28 a montré des rendements de 3,7 tonnes par hectare, surpassant les variétés traditionnelles. Ce potentiel commercial pourrait améliorer les revenus des agriculteurs.
Les autorités sénégalaises manifestent un fort soutien pour étendre ces parcs à l’échelle nationale. Un consultant est également mobilisé pour renforcer l’investissement privé dans les technologies agricoles, favorisant ainsi une transition vers une agriculture plus moderne et durable en Afrique de l’Ouest et du Centre.
LA REDACTION VOUS PROPOSE AUSSI : Égypte, 3 millions de dollars investis dans un projet d’équipements avicoles
Malgré les défis financiers, le CORAF fait preuve d’optimisme quant à la réalisation de ses objectifs, en adoptant une stratégie axée sur la diversification des financements et l’engagement des acteurs locaux. L’exemple sénégalais pourrait inspirer d’autres pays africains dans la quête d’une agriculture durable et innovante.