La kimberlite, roche volcanique connue pour contenir des diamants, a été identifiée dès le premier forage effectué sur des cibles issues de levés aéroportés. Cette découverte intervient dans un contexte où l’Angola, deuxième exportateur de diamants en Afrique après le Botswana, cherche à dynamiser cette filière stratégique. En 2024, le pays a exporté pour 1,4 milliard de dollars de diamants et ambitionne de franchir la barre des 2 milliards en 2025.
De Beers avait mis fin à ses activités de prospection en Angola depuis près de dix ans avant de signer, en 2022, un nouvel accord de partenariat avec le gouvernement angolais. Cette collaboration implique également Endiama, la compagnie nationale de diamants, qui espère renforcer le poids du secteur dans l’économie nationale.
Selon Al Cook, PDG de De Beers, « l’Angola est l’un des meilleurs endroits de la planète pour rechercher des diamants ». Toutefois, la compagnie reste prudente : de nouvelles études géophysiques, des forages complémentaires et des analyses en laboratoire seront nécessaires dans les mois à venir pour déterminer la qualité et la rentabilité du gisement découvert.
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Malgré cette avancée géologique, De Beers et l’Angola doivent affronter un marché mondial sous pression. La demande et les prix des diamants naturels sont en baisse, concurrencés par l’essor des diamants synthétiques, moins coûteux et de plus en plus prisés par les consommateurs. Cette tendance remet en question la rentabilité future des nouveaux gisements.
À cela s’ajoute une situation interne complexe pour De Beers. Sa maison mère, Anglo American, a annoncé en mai 2024 une séparation prochaine de sa branche diamantaire. Plusieurs investisseurs se positionnent pour un éventuel rachat du groupe, parmi lesquels le milliardaire indien Anil Agarwal, les sociétés indiennes KGK Group et Kapu Gems, ainsi que des fonds souverains qataris. Le Botswana, partenaire stratégique de De Beers et fournisseur de 70 % de ses diamants, n’écarte pas non plus l’idée de prendre le contrôle de l’entreprise.
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Malgré les incertitudes, cette découverte en Angola constitue un signal fort pour l’avenir de la filière diamantifère dans le pays et pour le redéploiement stratégique de De Beers sur le continent africain.
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