Cette aide vise en particulier la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère et modérée. Selon les autorités américaines, près d’un million d’enfants pourront bénéficier d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (RUTF-Ready‑to‑Use Therapeutic Foods) produits aux États‑Unis, ainsi que d’un soutien logistique pour la distribution et la production continue.
« Ce financement permettra non seulement de puiser dans des stocks prépositionnés de RUTF, mais aussi de soutenir la production continue afin de répondre aux besoins croissants », a déclaré Tommy Pigott, porte‑parole adjoint du département d’État américain. Les 13 pays identifiés comme prioritaires sont : la République démocratique du Congo (RDC), Haïti, le Mali, le Niger, l’Éthiopie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Nigeria, Madagascar, la République centrafricaine, Djibouti, le Kenya et le Tchad. Ces pays font face, chacun à leur échelle, à une conjonction de facteurs de conflits armés, chocs climatiques, insécurité alimentaire et déplacement de populations qui aggravent la vulnérabilité des enfants.
En RDC, où les violences persistent surtout dans l’Est, des déplacements massifs ont plongé des milliers de familles dans des conditions de survie précaires. L’IPC, dont la dernière mise à jour date de mars 2025, met en lumière une augmentation significative des cas de malnutrition aiguë dans plusieurs zones rurales et urbaines affectées par les conflits.
Les 93 millions USD seront utilisés pour l’achat et la distribution de RUTF, le renforcement des capacités locales de prise en charge thérapeutique, le transport humanitaire, et le soutien aux chaînes d’approvisionnement pour garantir la disponibilité continue des produits. Le choix de RUTF produits aux États‑Unis répond, selon Washington, à des impératifs de qualité, mais suscite aussi des appels au renforcement de la production locale et régionale pour la durabilité.
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Des agences internationales et organisations non gouvernementales saluent l’initiative américaine tout en rappelant que l’ampleur des besoins reste largement supérieure aux ressources disponibles. « Chaque financement sauve des vies, mais nous demeurons loin du niveau de financement nécessaire pour répondre aux besoins actuels », commente un responsable humanitaire opérant en Afrique centrale (sous couvert d’anonymat).
L’UNICEF et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont appelé la communauté internationale à maintenir et à augmenter les contributions afin d’éviter une détérioration catastrophique de la situation, en particulier pendant les périodes de soudure saisonnière et dans les zones de conflit où l’accès humanitaire est limité.
La décision américaine intervient dans un contexte de tensions géopolitiques et de concurrence pour les ressources humanitaires mondiales, alors que des crises simultanées, des conflits prolongés, sécheresses récurrentes liées au changement climatique, et chocs économiques augmentent la demande d’assistance. Les experts insistent sur la nécessité d’un accompagnement à long terme : sécurité alimentaire durable, services de santé maternelle et infantile, et programmes de résilience économique pour les ménages.
À court terme, l’urgence est de traiter les cas de malnutrition aiguë pour réduire la mortalité infantile et prévenir les complications. À moyen et long terme, la mobilisation conjointe des gouvernements locaux, des bailleurs internationaux et des acteurs humanitaires sera indispensable pour reconstruire des systèmes de santé résilients et des chaînes d’approvisionnement alimentaires locales.
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Le financement annoncé par les États‑Unis offre une bouffée d’oxygène pour des opérations vitales de nutrition dans 13 pays confrontés à des crises aiguës, mais il ne compense pas à lui seul l’ampleur des besoins. Les ONG et agences onusiennes appellent à une intensification des efforts et à des financements soutenus pour transformer l’aide d’urgence en solutions durables au bénéfice des enfants et des familles les plus vulnérables.
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