Le gouvernement burkinabè s’est fixé un objectif ambitieux : atteindre un taux d’électrification de 70 % d’ici à 2025. Actuellement, seulement 40 % de la population bénéficie d’un accès à l’électricité. Pour réaliser cette vision, plusieurs projets sont en cours, incluant l’extension des centrales existantes, comme celle de Komsilga, ainsi que le développement d’infrastructures solaires, hydroélectriques et même nucléaires en partenariat avec la Russie.
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Le 20 septembre, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) a approuvé un prêt de 30 milliards FCFA à la SONABEL pour l’extension de la centrale thermique de Komsilga. Ce projet ajoutera 50 MW de capacité supplémentaire au réseau national, permettant ainsi de renforcer la puissance totale de l’installation à 140 MW. L’objectif principal est d’améliorer le réseau national interconnecté (RNI) afin de répondre à la demande électrique croissante.
Avec ce financement, la BOAD prévoit que l’extension produira 350 GWh d’énergie supplémentaire par an, facilitant l’accès à l’électricité pour environ 217 000 habitants. De plus, le projet devrait générer 250 emplois directs et inclure un plan de gestion environnementale et sociale pour atténuer les impacts environnementaux, selon les attentes de l’institution basée à Lomé.
La centrale de Komsilga, la plus grande du Burkina Faso, joue un rôle crucial dans l’approvisionnement énergétique du pays. Actuellement, la capacité installée est de 364 MW provenant de centrales thermiques, 34 MW d’hydroélectricité, et 122 MW de centrales solaires. En période de forte demande, notamment de mars à juin, le pays fait face à des limitations de production, ce qui l’oblige à importer de l’électricité des pays voisins comme le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Togo/Bénin, avec des importations atteignant 1 492 GWh en 2022.
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Pour diminuer cette dépendance et répondre à la demande croissante, le Burkina Faso cherche à accroître sa production d’électricité locale tout en diversifiant ses sources. Parmi les projets discutés ces derniers mois, la construction d’une centrale nucléaire a retenu l’attention. En juin dernier, le pays a signé plusieurs mémorandums d’entente avec la société russe Rosatom, qui s’engage à accompagner le Burkina Faso dans la réalisation de sa première centrale nucléaire. Cette diversification énergétique pourrait jouer un rôle clé dans l’atteinte de l’objectif d’électrification du pays.