Mais il y a une quinzaine d’années, de grands chalutiers ont commencé à s’introduire illégalement la nuit dans les eaux peu profondes. Tout cela s’est produit de manière sporadique, mais les petits pêcheurs ont rapidement compris le potentiel offert par ces engins de pêche, des navires aux moteurs puissants tractant des filets munis de lourdes plaques qui permettent de les maintenir ouverts.
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Certains de ces pêcheurs ont adopté la technique destructrice du kys parce qu’ils y voyaient la forte rentabilité offerte par le chalutage et ne voulaient pas l’abandonner aux mains des sociétés de pêche industrielle. D’autres ont préféré continuer à utiliser leurs méthodes de pêche traditionnelles. Le chalutage de fond, pratique qui consiste à traîner à l’aide d’un bateau un filet lesté sur le fond marin, capture ou déracine tout ce qui se trouve sur son passage. Cette technique de pêche va à l’encontre de la loi tunisienne sur les activités menées dans les eaux peu profondes du golfe de Gabès.
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En raison de la dégradation des institutions de l’État tunisien à la suite du printemps arabe en 2011, une certaine culture de tolérance à l’égard de la pêche illégale s’est répandue dans le golfe de Gabès, entrainant une forte hausse du nombre de chalutiers kys. Les observateurs locaux de l’organisation non gouvernementale (ONG) allemande FishAct ont dénombré 576 chalutiers kys en décembre dernier dans le gouvernorat de Sfax qui a juridiction sur les îles Kerkennah, soit une augmentation de 38 % depuis 2018, date du dernier recensement établi par FishAct.