Alors que cette production est principalement exportée sous forme brute, le gouvernement a pris une décision radicale pour promouvoir la transformation locale et ainsi améliorer la création de valeur ajoutée dans la filière. Dans un communiqué conjoint publié le 18 septembre par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat ainsi que par celui en charge de l’Économie et des Finances, il a été annoncé que l’exportation d’amandes de karité est désormais interdite jusqu’à nouvel ordre.
Cette mesure vise à rendre disponible l’amande de karité, utilisée comme matière première par les unités industrielles de transformation au niveau national. Le communiqué souligne que cette suspension des exportations s’inscrit dans la dynamique gouvernementale visant à soutenir le développement de l’industrie locale.
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Les statistiques montrent une baisse significative des exportations Burkinabès de beurre de karité, avec une diminution de 14,35 % en moyenne par an entre 2020 et 2023, passant de 22 700 tonnes à 12 215 tonnes, selon les données compilées par l’Institut national de la statistique et de la démographie (Insd).
En parallèle, les expéditions d’amande de karité ont connu une hausse de 19,37 % en moyenne par an sur la même période, passant de 104 700 tonnes en 2020 à 212 600 tonnes en 2023. Les récents développements dans le domaine de la transformation comprennent l’inauguration en avril 2024 d’une huilerie de 18 milliards de francs CFA (30,6 millions de dollars) dans la ville de Bobo-Dioulasso par le président Ibrahim Traoré. Ce complexe industriel, appartenant à l’Agence Deli Internationale Prod Industries (Adiprod Industries Sa), a une capacité de production de 25 000 tonnes de beurre de karité.
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En 2023, les expéditions d’amandes de karité et de beurre de karité ont généré 60,9 milliards de francs CFA (103,5 millions de dollars) de recettes au Burkina Faso, selon l’Insd. Cette décision de suspendre temporairement l’exportation de karité vise à dynamiser l’industrie locale et à favoriser la transformation sur place pour une meilleure valorisation des ressources du pays.