Des dirigeants mondiaux et des experts demandent sans cesse aux pays africains et européens de mener des actions pour réduire la pollution antimicrobienne. Pour eux, une telle action est essentielle pour lutter contre la hausse des niveaux de résistance aux médicaments et protéger l’environnement. Il s’agit notamment de rechercher et de mettre en œuvre des mesures visant à éliminer en toute sécurité les déchets antimicrobiens provenant des systèmes alimentaires, des systèmes de santé humaine et animale et des installations de production.
La déclaration du Groupe de direction mondial composé de chefs d’État, de ministres et de dirigeants du secteur privé et de la société civile créé en novembre 2020 appelle tous les pays à améliorer les mesures de gestion et d’élimination des déchets et des eaux de ruissellement contenant des antimicrobiens issus des sites de production, des entreprises agricoles, des hôpitaux. Les antimicrobiens administrés aux humains, aux animaux et aux végétaux pénètrent dans l’environnement à travers les eaux de ruissellement et les déchets. Le Groupe de direction mondial appelle tous les pays à élaborer et à mettre en œuvre des règlements et des normes afin de mieux surveiller et maîtriser les actions polluantes de l’environnement.
Pour cela, des mesures doivent être prise de manière urgente dans divers secteurs. Dans le secteur manufacturier, élaborer des normes nationales pour lutter contre la pollution générée par la fabrication d’antimicrobiens afin de mieux maîtriser et surveiller la pollution antimicrobienne. Dans le secteur de la santé humaine et animale, appliquer des lois et des politiques visant à réduire ou à éliminer l’utilisation d’antimicrobiens lorsqu’elle ne se fait pas suivant les orientations d’un prestataire de soins de santé qualifié. Dans les systèmes alimentaires, mettre en œuvre des normes pour traiter et gérer les rejets de déchets provenant des fermes d’élevage d’animaux destinés à l’alimentation.
Bien que l’ampleur exacte de la pollution antimicrobienne à l’échelle mondiale ne soit pas connue, les données probantes indiquent qu’elle pourrait avoir des impacts significatifs sur la résistance aux antimicrobiens. Dans tous les pays, les gens peuvent jouer un rôle en s’assurant qu’ils éliminent correctement les médicaments périmés et inutilisés.