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Tanzanie–Burundi : un projet ferroviaire de 2,15 milliards $ lancé pour renforcer les échanges

La Tanzanie et le Burundi ont lancé le samedi 16 août 2025, les travaux d’un ambitieux projet ferroviaire transfrontalier visant à transformer les flux commerciaux et à désenclaver la région des Grands Lacs.

par Patricia Angonemane

Le tracé reliera Uvinza, en Tanzanie, à Musongati, au Burundi, sur une distance de 240 kilomètres. Estimé à 2,15 milliards de dollars, le chantier doit s’étaler sur cinq ans, suivis d’une année de mise en service pilote. L’accord-cadre entre les deux pays remonte à janvier 2022.

Selon les autorités, la nouvelle ligne réduira drastiquement les coûts et les délais de transport. Le trajet entre Dar es Salaam et Bujumbura, qui nécessite aujourd’hui environ 96 heures par camion, devrait être ramené à 20 heures en train. Le coût du fret d’un conteneur de 20 pieds passerait de 3 800 à 2 000 dollars. Un train pourra à terme transporter jusqu’à 3 000 tonnes de marchandises contre seulement 30 tonnes pour un camion, selon les estimations officielles.

Présent à la cérémonie de lancement à Musongati, le Premier ministre tanzanien Kassim Majaliwa, représentant la présidente Samia Suluhu Hassan, a souligné l’importance stratégique du projet pour l’intégration régionale et la compétitivité des exportations. Le président burundais Evariste Ndayishimiye a rendu hommage à « la concrétisation d’un rêve centenaire » et a insisté sur le rôle de l’infrastructure dans la réalisation de la Vision d’un Burundi émergent en 2040 et d’un pays développé en 2060.

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Les autorités envisagent également, à plus long terme, de prolonger la ligne vers la République démocratique du Congo (RDC) puis jusqu’à l’océan Atlantique. Cette extension viserait à faciliter l’exportation des ressources minières de la région, notamment le nickel, et à ouvrir de nouvelles perspectives logistiques pour l’ensemble de la sous‑région.

Membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), la Tanzanie et le Burundi bénéficient de facilités douanières et de coopération commerciale. En 2024, le commerce bilatéral entre les deux pays a atteint près de 140 millions de dollars, d’après l’International Trade Centre. Pour le Burundi, pays enclavé, la nouvelle voie ferrée renforcera sa dépendance vis‑à‑vis du port tanzanien de Dar es Salaam, qui demeure la principale porte d’entrée et de sortie de ses échanges commerciaux.

Si les gains attendus (réduction des coûts logistiques, augmentation des capacités de transport et stimulation des exportations ) apparaissent importants, des défis restent à relever : financement final, maîtrise des coûts, coordination transfrontalière, sécurité des infrastructures et impacts environnementaux et sociaux à mesurer et à atténuer.

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À l’heure où la région cherche à renforcer ses corridors de transit et à valoriser ses ressources, ce projet ferroviaire pourrait constituer un levier majeur de développement économique et d’intégration régionale à condition que la mise en œuvre respecte les calendriers, la transparence et les standards internationaux en matière d’impact social et environnemental.

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