En Centrafrique, la ville de Nola est le théâtre d’une controverse grandissante suite à la surexploitation de la rivière Sangha par l’entreprise chinoise Développement Scientifique de la Technologie Minière (DSTM). Les habitants de cette localité, dont les moyens de subsistance dépendent étroitement de la pêche et de l’agriculture, expriment leur indignation face aux dégâts environnementaux considérables causés par ces activités.
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L’entreprise DSTM a laissé derrière elle des fosses béantes qui défigurent le paysage environnant le long de la rivière Sangha. Les habitants de Nola témoignent des conséquences dévastatrices de cette exploitation. Michel Gondjé, résident de Nola, déclare avec amertume : « Ce n’est pas un endroit approprié pour l’exploitation minière, car il s’agit de la principale zone d’activité de la population. Ici, nous pratiquons la pêche et l’agriculture. Ils ont détruit notre environnement et réduit la taille de la rivière. Aujourd’hui, la traversée est problématique. Les produits qu’ils utilisent tuent les poissons et autres espèces aquatiques. L’impact sur nos activités agricoles et socio-économiques est terrible. »
Face à cette situation alarmante, les acteurs de la société civile à Nola exigent une action immédiate des autorités. Élysée Nguemale, coordonnateur de l’observatoire pour la gouvernance démocratique en Centrafrique (OGDC), pointe du doigt la responsabilité du gouvernement : « Le gouvernement est le premier responsable. Avant d’accorder un permis d’exploitation à une société, il est impératif de réaliser une étude d’impact environnemental. Le gouvernement n’a pas respecté cette procédure. Aujourd’hui, la population et l’environnement en paient le prix. Les dégâts causés sont irréversibles. J’appelle à l’arrêt de l’exploitation pour remédier à ces dommages. »
Les défenseurs de l’environnement tirent la sonnette d’alarme, soulignant que de telles pratiques ne font qu’aggraver les effets du changement climatique déjà visible dans le pays. Ils mettent en garde contre les conséquences à long terme de la surexploitation des ressources naturelles, qui entraînent des problèmes environnementaux et socio-économiques croissants pour la population locale.
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Il est essentiel que des mesures immédiates soient prises pour prévenir de nouveaux dégâts écologiques et protéger les moyens de subsistance des habitants de Nola. Une évaluation environnementale rigoureuse et une réglementation plus stricte de l’exploitation minière sont nécessaires pour assurer la préservation à long terme de la rivière Sangha et de l’écosystème local.
La situation à Nola met en évidence l’urgence d’équilibrer les intérêts économiques avec la protection de l’environnement et des communautés locales. Les autorités doivent agir promptement pour remédier aux dommages causés par la surexploitation de la rivière Sangha et veiller à ce que de telles situations ne se reproduisent pas à l’avenir.