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Madagascar : dynamisation de l’économie bleue durable

Madagascar s'engage résolument dans le développement d'une économie bleue, avec le lancement du Forum des jeunes africains sur l'économie bleue programmé pour avril 2025, une étape clé pour valoriser ses ressources maritimes.

par Habib Tizi

Madagascar, célèbre pour sa biodiversité marine unique, se positionne en leader dans la promotion d’une économie bleue durable. Du 17 au 19 avril 2025, le pays accueillera la deuxième édition du Forum des jeunes africains sur l’économie bleue, marquant une avancée significative dans son engagement envers le secteur maritime, essentiel pour son développement économique futur.

En collaboration avec divers acteurs nationaux et internationaux, le gouvernement malgache travaille depuis plusieurs années à structurer l’exploitation durable de ses ressources maritimes. Selon la Banque mondiale, l’économie bleue représente un potentiel économique mondial de plus de 3000 milliards de dollars par an, une opportunité considérable pour Madagascar, qui possède 5500 kilomètres de côtes et une Zone économique exclusive (ZEE) de 1,14 million de km², soit plus du double de sa superficie terrestre.

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Le littoral de Madagascar, riche en récifs coralliens et mangroves, est crucial pour la biodiversité marine et la protection des communautés côtières. Cependant, malgré ces atouts, l’exploitation des ressources maritimes est encore limitée. Les secteurs de la pêche, de l’aquaculture et du tourisme côtier n’ont pas réalisé leur plein potentiel. La pêche, élément clé de l’économie maritime, souffre de pratiques illégales et d’infrastructures insuffisantes. Le tourisme maritime, bien que porteur grâce à des destinations telles que Nosy Be et Sainte-Marie, manque également d’infrastructures adéquates et d’une stratégie de développement solide.

Pour faire face à ces défis, Madagascar a introduit la Stratégie nationale de l’économie bleue (SNEB), adoptée en 2023. Cette stratégie vise à maximiser les opportunités offertes par les ressources maritimes tout en garantissant leur gestion durable. Elle repose sur cinq axes principaux : améliorer la gouvernance bleue, valoriser les ressources naturelles, développer les infrastructures maritimes, promouvoir l’aquaculture durable et renforcer la résilience face au changement climatique.

Le gouvernement prévoit une réévaluation du potentiel halieutique de la ZEE pour optimiser l’exploitation des ressources et encourager des pratiques de pêche durables, tout en soutenant le développement de l’aquaculture, un secteur encore peu exploité mais prometteur.

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Le secteur touristique est également un moteur crucial pour l’économie bleue de Madagascar. Le gouvernement vise à attirer un million de visiteurs non-résidents d’ici 2028, doublant ainsi les chiffres de 2019. Les initiatives comprennent la promotion du tourisme bleu avec la création de nouveaux pôles d’attraction, tels que des éco-lodges flottants et des activités d’observation des baleines. Ces efforts s’accompagnent d’un réseau d’aires marines protégées, visant à concilier conservation des écosystèmes et développement touristique durable.

Bien que la mise en œuvre de la SNEB soit prometteuse, plusieurs défis subsistent. Madagascar doit renforcer sa gouvernance, améliorer ses capacités techniques et mobiliser des financements pour soutenir cette transition. L’attractivité pour les investissements, notamment via des partenariats publics-privés et l’accès aux financements internationaux, sera essentielle au succès de l’économie bleue. Le Forum des jeunes africains sur l’économie bleue, prévu en avril 2025, constituera une plateforme importante pour aborder les solutions nécessaires afin de faire de l’économie maritime un levier de croissance durable en Afrique. De plus, le sommet de la Commission de l’océan Indien à Nosy Be, également en avril, représentera une autre étape cruciale pour le développement du secteur.

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