Le Niger menace de retirer le permis d’exploitation minière du projet d’uranium Madaouela si la production ne débute pas d’ici juillet 2024, ont annoncé les autorités nigériennes. Cette décision survient après l’accélération du développement du projet par GoviEx Uranium, la société canadienne propriétaire du site, et dans un contexte de hausse historique des prix de l’uranium.
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Selon l’article 39 du code minier nigérien, le titulaire d’un permis d’exploitation minière doit entamer les travaux de développement et de mise en exploitation du gisement dans un délai de deux ans. Bien que GoviEx Uranium détienne un permis minier valable sur le projet Madaouela depuis 2015, le retard dans le démarrage de la production pourrait être à l’origine de la décision du gouvernement nigérien.
GoviEx Uranium a déclaré être engagée dans des discussions avec le gouvernement et des tiers pour trouver une solution à cet ultimatum. La société s’est engagée à explorer toutes les options viables afin d’assurer les meilleurs résultats pour la société et toutes ses parties prenantes. Cependant, il n’a pas été précisé si l’exigence du gouvernement nigérien pourra être respectée.
L’octroi du permis d’exploitation en 2015 est intervenu à une période de baisse des prix mondiaux de l’uranium, ce qui a impacté le développement de nombreux projets et conduit à la suspension de certaines mines. Cette situation a entraîné un retard dans la mobilisation des fonds nécessaires au développement du projet Madaouela par GoviEx Uranium. Cependant, avec la récente hausse des prix de l’uranium, la société a entamé des discussions avec des prêteurs pour obtenir plus de 200 millions de dollars de financement en mars 2024.
GoviEx Uranium avait initialement prévu de commencer la production en 2025, mais cela dépendra de l’obtention du financement nécessaire. Une étude de faisabilité a évalué l’investissement initial pour la mine Madaouela à 343 millions de dollars, avec la possibilité de créer jusqu’à 800 emplois sur la durée de vie prévue du projet. Des accords de vente de la future production ont également été négociés, avec une prévision de 50,8 millions de livres d’uranium sur une période de 19 ans.
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Il est important de souligner que l’uranium est le principal produit d’exportation du Niger. Le secteur extractif, qui comprend l’exploitation de l’uranium, représente une part significative de l’économie nationale. En 2020, il a contribué à hauteur de 7,6 % du PIB et de 6,52 % des recettes de l’État, selon les données de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Le gouvernement nigérien détient également des intérêts minoritaires dans plusieurs projets d’uranium, dont une participation de 20 % dans le projet Madaouela.