Le rapport sur la décarbonation Intitulé « Africa’s Resource Future : harnessing natural resources for economic transformation during the low-carbon transition », précise que les minerais tels que le pétrole et le gaz représentent au moins un tiers des richesses totales de la région. La conversion des richesses du sous-sol en une prospérité durable et équitable a été cependant très limitée. Durant la période qui a suivi le super-cycle des matières premières de 2004 à 2014, la croissance annuelle du PIB par habitant dans les pays riches en ressources naturelles était en moyenne inférieure de 1,5 point de pourcentage selon l’Agence Ecofin. L’augmentation des recettes des Etats consécutive au boom des matières premières, ne s’est pas non plus traduite par des niveaux correspondants de réduction de la pauvreté.
lire aussi : Gabon : L’abattage d’éléphants désormais réglementé
L’extrême pauvreté est de plus en plus concentrée dans les pays d’Afrique subsaharienne riches en ressources naturelles. D’ici 2030, l’Afrique subsaharienne devrait abriter plus de 80% des pauvres de la planète, et près de 75 % des pauvres de l’Afrique subsaharienne vivront dans des pays dont les sous-sols regorgent d’hydrocarbures et de minerais, selon renchéri Ecofin. Le rapport fait état de ce que la transition énergétique mondiale et l’abandon progressif des combustibles fossiles offrent à l’Afrique subsaharienne une opportunité inégalée pour conjurer la corrélation négative entre la disponibilité de ressources naturelles abondantes et le développement économique et social.
la rédaction vous propose : Bénin : Une réflexion autour du projet Porto-Novo ville verte
Selon le rapport cité par Ecofin, la transition énergétique risque de transformer d’importants gisements de pétrole, de gaz et charbon en « actifs échoués », il n’en demeure pas moins qu’elle augmentera fortement la demande de matières premières nécessaires aux technologies énergétiques propres. D’ici 2050, le passage des combustibles fossiles aux énergies propres pourrait en effet engendrer une demande de 3 milliards de tonnes de minéraux et de métaux stratégiques nécessaires au déploiement de l’énergie solaire, éolienne et géothermique. Des minerais comme le lithium, le cobalt et le vanadium sont en effet essentiels pour le stockage de l’énergie tandis que le cuivre, l’indium, le sélénium et le néodyme sont indispensables pour le fonctionnement des centrales solaires et des parcs éoliens. Cela place évidemment l’Afrique subsaharienne dans une excellente position pour bénéficier de la transition vers l’énergie propre. Des pays tels que la République démocratique du Congo, l’Afrique du Sud et la Zambie sont d’ores et déjà des acteurs clés dans ce domaine, puisqu’ils sont respectivement les principaux producteurs mondiaux de cobalt, de platine et de cuivre.