Le 2 mai 2025, la Zambie et le Zimbabwe ont confirmé la relance du projet de centrale hydroélectrique de Batoka Gorge, évalué à environ 5 milliards de dollars. Cette infrastructure doit être implantée sur le fleuve Zambèze, à la frontière entre les deux pays. Prévue pour produire jusqu’à 2 400 mégawatts d’électricité, elle devrait permettre de répondre en partie aux besoins énergétiques croissants des deux États.
Le projet est géré par la Zambezi River Authority (ZRA), une institution conjointe chargée de la gestion des ressources hydriques du fleuve Zambèze. Cette entité avait initialement attribué le projet à un consortium composé de General Electric (GE) et Power Construction Corporation of China. Toutefois, cette attribution a été annulée en raison d’irrégularités dans la procédure, ce qui a entraîné une suspension du projet pendant plusieurs années.
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Désormais, les deux gouvernements relancent un nouvel appel d’offres. La sélection des soumissionnaires est prévue pour le mois de septembre 2025.
Sur le plan énergétique, la relance de Batoka Gorge revêt un enjeu important. Le Zimbabwe connaît régulièrement des coupures de courant, en partie liées à la baisse du niveau d’eau du barrage de Kariba, l’une de ses principales sources d’électricité. De son côté, la Zambie cherche à renforcer la stabilité de son réseau électrique et à soutenir sa croissance économique.
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Au-delà des enjeux énergétiques, le projet pourrait également stimuler la coopération régionale. Les autorités des deux pays ont insisté sur l’importance d’intégrer les préoccupations environnementales et sociales. Des consultations sont prévues avec les communautés locales potentiellement affectées, ainsi qu’avec des experts en gestion des écosystèmes. Le projet de Batoka Gorge pourrait, à terme, permettre de diversifier les sources de production électrique et de renforcer la résilience des deux pays face aux aléas climatiques. Il s’agit donc d’un effort plus large de développement des énergies hydroélectriques en Afrique australe, où plusieurs États partagent des bassins communs.