En Algérie, la situation est grave, presque tous les habitants veulent posséder un forage pour pallier les pénuries d’eau qui sévissent dans l’Est profond du pays. Des forages qui sont pour la plupart réalisés en pleine nuit et loin du regard des autorités compétentes. A Bordj Bou-Arréridj, le phénomène a pris de l’ampleur ces derniers mois en raison de la crise du manque d’eau enregistrée dans le pays ces trois dernières années. Que ce soit des agriculteurs ou des industriels dans la zone tout le monde sans exception a recours à ce système anarchique d’alimentation d’eau qui pose de gros dommages sur la nappe phréatique du pays.
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Aujourd’hui, les répercussions causées par des forages illicites se sont étendues dans le pays parce que devenues une menace sérieuse pour la nappe phréatique. Le silence de la nuit est désormais brisé par les vrombissements de moteurs. « Dans notre quartier, un camion de forage n’est pas sorti depuis plusieurs mois. Il travaille toutes les nuits et passe d’une maison à l’autre pour offrir ses services », confie Kamel, un habitant d’oued El-Maleh dans les colonnes du web journal LIBERTE. A la longue, comme c’est déjà le cas, la création de ces forages peut impacter la qualité de l’eau. Les forages provoquent des modifications de la circulation de l’eau dans l’aquifère, qui peuvent conduire à une contamination de l’eau. Ce phénomène est qualifié d’irréversible, car il peut rendre une nappe d’eau inutilisable pendant plusieurs années.
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La plupart des propriétaires de maisons qui font creuser des puits pour alimenter leurs piscines ou arroser leur jardin ne savent pas et ne se soucient pas des dommages irréversibles qu’ils causent à la nappe phréatique. « La réglementation qui en encadre l’existence est très mal appliquée, faute de volonté politique et de moyens, de très nombreux prélèvements illicites sont effectués au vu de tous, dans les ressources en eau disponibles », dénoncent les activistes de la protection de l’environnement de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. La problématique des forages non déclarés est bien réelle à Bordj Bou-Arréridj avec parfois des centaines de forages qui exploitent le même aquifère. La nécessité d’avoir une vraie connaissance de ce qui se fait, ouvrage et prélèvement, et à quel endroit est le préalable indispensable à une gestion rationnelle de la ressource.